Savoir garder un morceau en mémoire (pendant des années !)

Apprendre un morceau, le mémoriser, pouvoir le rejouer quand on le souhaite… tout est important lorsqu’on est musicien. Et je vous explique pourquoi dans cet article ! ?

Il y a plus de 7 ans, après avoir passé mon examen de passage en 3ème cycle de piano,

Je me souviens d’un conseil que m’avait donné mon prof de piano.

Un conseil que je voulais vous transmettre aujourd’hui dans cet article,

Parce qu’il pourrait vous avérer très utile.

Ce conseil, c’est de toujours avoir un morceau fétiche à garder sous le coude.

Quoi de plus naturel que de me dire ça après avoir appris pendant des semaines une Nocturne d’Ottorino Respighi,

Un morceau technique à la fois dans sa structure, dans l’évocation de ses nuances, dans ses phrasés, ses doigtés,

Mais aussi dans sa vitesse !

À écouter au calme et au casque, une fois les enfants couchés, avec une lumière tamisée (petit conseil) :

D’ailleurs, devinez l’une des plus grandes difficultés de ce morceau, quand vous voyez sa tronche aux premiers abords ? ?

Une armure terrible, eh oui ! 6 bémols, pour être précis.

D’où l’importance de connaître ses tonalités et de maîtriser le terrain quelle que soit l’armure utilisée.

Essayez donc de comprendre mon prof : après avoir vu l’un de ses élèves travailler un morceau si complexe et complet,

Il ne pouvait QUE me conseiller de conserver ce morceau dans un coin de ma mémoire pour la suite.

J’ai donc écouté ce conseil.

Si bien qu’aujourd’hui, je suis encore capable de le rejouer sans partition, tout comme à l’époque !

D’ailleurs, il m’arrive de temps en temps de le rejouer, après plusieurs semaines sans le réessayer, et il passe (presque) toujours aussi bien.

Bien sûr, en cas de blocage, il me reste encore la partition pour me souvenir de quelques détails qui peuvent être flous… et ça repart comme en l’an 40 !

Aujourd’hui, lorsque j’apprends de nouveaux morceaux (j’en apprends en moyenne une quinzaine par an),

Je fais le tri et j’essaye de voir ceux que je vais avoir envie de mémoriser pour les années à venir.

Bien sûr, j’aimerais beaucoup me souvenir de tous, mais il faudrait que j’y passe encore plus de temps,

Puisqu’il y en a que je n’arrive pas totalement à jouer sans être guidé par ma partition…

Mais quoi qu’il en soit, s’il y a un morceau qui vous tient à cœur, alors travaillez-le comme jamais.

Dans ses moindres recoins, en y passant de nombreuses heures.

Nombreuses, mais surtout efficaces.

Pas de procrastination intelligente ici. On range son téléphone et on se concentre à 100% à ce qu’on fait.

Vous pourrez alors vous forger un petit bijou que vous pourrez ressortir à n’importe quelle occasion,

Sans même avoir besoin de partition.

Un morceau qui vous fait vibrer et que vous estimez qu’il fera vibrer d’autres gens autour de vous,

Soit par célébrité et son appréciation dans l’opinion général, soit parce qu’il sera la preuve que vous n’êtes pas là pour enfiler des perles,

Et que les cours de piano vous servent RÉELLEMENT à quelque chose, finalement. ?

Pendant longtemps, après la Nocturne de Respighi, c’est « All Of Me » de Jon Schmidt que j’ai toujours conservé précieusement.

C’est un morceau rapide, entraînant, mélodieux, technique et qui passe partout !

Et en plus, il y a un passage où, à 3 reprises, vous devez vous servir de vos coudes pour jouer…

Oui, je ne plaisante pas. De vos coudes.

Vous pouvez regarder par vous-même :

De quoi se la péter un peu. ?

Après tout, il faut bien de temps en temps !

Savoir flatter son ego n’est pas une mauvaise chose. Ça renforce la confiance en soi et diminue le stress, donc c’est tout bon !

En revanche, la vantardise est le côté extrême de « l’égoïsme » à proprement parler.

Il ne faut pas vouloir vanter ses mérites coûte que coûte à tout moment.

Mais de temps en temps, lorsque le contexte s’y prête, il ne faut pas se priver de montrer sa valeur aux autres, parce que c’est bon pour tout le monde.

Ça crée de la fierté d’un côté, et ça donne une occasion aux autres d’apprécier le travail d’autrui,

Voire même d’apprendre !

Après tout, est-ce qu’un professeur en masterclass se vante lorsqu’il montre une technique que ses élèves ne maîtrisent pas ?

Non, il peut soit vouloir montrer que cette technique ne pourra être apprise qu’en en maîtrisant une autre au préalable,

Ou vouloir simplement rendre son cours plus vivant en se créant de l’autorité vis-à-vis de son public, et rappeler que ce qu’il dit est tangible, réfléchi,

Et qu’il y a toutes les raisons de croire en ce qu’il raconte, même lorsque ça paraît tiré par les cheveux.

C’est d’ailleurs un peu ce que je fais avec vous dans mes articles, mes mails et mes vidéos.

Je me rends tout à fait compte que je vous parle souvent de ce que je suis capable de faire, et vous devez bien le remarquer.

Mais je ne cherche pas à vous impressionner ou quoi que ce soit dans ce genre-là.

Si je vous explique tout ça, c’est pour renforcer mon autorité auprès de vous, et vous montrer que ce que j’évoque de jours en jours n’est pas du bullshit,

Et qu’il vous faut appliquer ce que je vous enseigne dans votre propre intérêt.

Et c’est le principe même du professeur, qu’il soit de musique ou de quelque domaine que ce soit.

Et comme peuvent vous dire d’autres professeurs :

« Moi, je sais faire, il n’y a pas de problème… Mais si tu ne veux pas écouter mes conseils, c’est tant pis pour toi. ».

C’est d’ailleurs ce que nous répétaient certains professeurs au lycée.

En soit, ils ont raison. Et je pourrai être d’accord avec eux.

Parce que bon, je déteste la culpabilité… mais encore une fois, pour tout mal, on y trouve un côté bénéfique.

Et si dire ce genre de phrases peut en secouer certains, alors il faut continuer à le faire.

Donc je vous le dis à vous aussi : 

J’ai encore énormément de choses à apprendre, et je le fais tous les jours en lisant des articles, en regardant des documentaires, des interviews,

Mais aussi en apprenant régulièrement de nouveaux morceaux, en découvrant de nouveaux styles de musique, de nouveaux artistes,

En les écoutant, en les analysant, en essayant d’en tirer le maximum à chaque fois.

Mais je considère en connaître suffisamment pour être libre de faire ce que je veux au piano et à la guitare, pour apprendre de moi-même n’importe quelle nouvelle technique,

Simplement en m’y intéressant, en analysant rigoureusement comment la réaliser, en l’appliquant et en m’entraînant assidument pendant des jours et des jours.

C’est ce que j’ai fait avec le sweeping il y a quelques temps, et ça a fonctionné.

Alors maintenant, à vous de décider.

Si vous voulez progresser, il vous faut une méthode de travail et travailler un peu plus sérieusement au lieu de regarder des live de Justin Bieber à longueur de journée sur Insta (ça, c’est pour toi Priscilla. ?)

Et donc, pour revenir sur le conseil d’aujourd’hui, je vous conseille simplement de connaître au moins UN morceau sur le bout des doigts.

Un morceau qui vous donnera de l’autorité pour les années à venir,

Un morceau sur lequel vous prendrez votre pied, que ce soit à l’écoute ou simplement sur le fait de le jouer,

Un morceau qui fera votre force et vous rendra fier de vous en toute circonstance.

Si tout le monde le fait, pourquoi pas vous ?

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