Savoir rester à sa place en LIVE

Vous pensez qu’en faire des caisses vous rendra plus fort, ou du moins vous fera PARAÎTRE plus fort ? En réalité, sachez rester à votre place en concert, et tout ira bien :

Dans cet article, j’aimerai vous parler d’une période de ma vie assez spéciale…

Mais que je ne regrette pour rien au monde d’avoir vécu.

D’ailleurs, je souhaite à tout le monde de le vivre au moins un jour.

Ça se passait à la fin de mes années collège, après avoir rencontré toute la bande de potes qui étaient au Conservatoire en classe « CHAM » (Classes à Horaires Aménagées pour la Musique).

Forcément, une telle classe qui réunissait tant de musiciens et qui se connaissaient tous bien depuis le 6ème, ça rapproche.

Et comme moi, je n’y suis arrivé qu’à partir de la 4ème, je ne pensais pas pouvoir m’intégrer à leur groupe.

C’est pourquoi le jour où 3 des gars m’ont proposé de monter un groupe avec eux,

J’étais super content et très excité à l’idée de faire quelque chose qui renforcerait mon autorité et qui m’aiderait à m’intégrer.

Et je pense que c’est normal.

De plus, c’était mon premier « vrai » groupe entre copains, et un groupe de Rock qui plus est. Qu’est-ce qu’on allait s’éclater !

Le fait est qu’avec le chanteur, Louis, on a passé de longues après-midi à composer dans sa chambre,

À s’inspirer de groupes que l’on adorait et qui s’ancraient parfaitement dans le style que l’on recherchait,

Et à s’imaginer à leur place lorsque l’on monterait sur scène !

Après tout, qui ne le ferait pas ?

Sauf que voilà, à cette époque-là, j’étais un peu (un peu beaucoup…) plus introverti que maintenant,

Et c’est Louis qui m’a aidé à me libérer un peu de mon stress, de mon manque de confiance en moi,

Et qui m’a aidé à m’accepter, même s’il m’a fait faire quelques changements sur ma personne…

Mais bon, je ne peux pas lui en vouloir. 

Même si on ne peut pas demander aux gens de changer, ce qu’il a fait, j’en avais réellement besoin avec le recul.

Et dans les changements qu’il a opérés au service de ma « nouvelle vie », il m’a donné tout un tas de conseils pour essayer de me libérer sur scène,

À paraître plus « cool » et à lâcher prise en m’amusant plutôt que de rester dans mon monde, avec ma guitare et moi seuls.

Mais le fait est que, en voulant trop bien faire, le soir du concert, il s’est passé quelque chose d’inattendu,

Et qui m’a un peu déstabilisé, il faut le dire…

Et pourtant, c’est une chose banale pour tout guitariste qui se respecte et qui a un peu d’expérience,

Mais le fait que ça m’arrive en live et que je ne puisse plus rien faire avec ma guitare derrière ça, ça a été un énoooorme coup de flip pour moi…

Oui, vous l’aurez compris, j’ai pété une corde de guitare !

Je vous l’avais dit, rien d’extraordinaire…

Et pourtant…

Le fait troublant dans cette histoire, c’est que ça m’est arrivé encore à plusieurs reprises de casser une corde,

Et toujours en plein concert. Plutôt dingue !

Pas forcément avec le même groupe d’ailleurs, mais presque à tous les coups…

Et en réalité, j’ai compris ce qui « clochait ».

Effectivement, quand on est en live, il peut y avoir de la chaleur qui se dégage de la scène, des projecteurs,

De l’humidité provenant de la transpiration et qui se dépose sur l’instrument et sur les cordes,

Et on a beaucoup plus d’adrénaline que lorsqu’on joue chez nous. Normal.

Mais cette adrénaline, c’est ce qui nous pousse à nous donner à 200%,

Et qui décuple notre énergie par rapport à ce que l’on pourrait faire généralement.

Et donc, forcément, quand on joue de la guitare, on va avoir tendance à gratter les cordes plus fort et avec un mouvement plus ample.

Et c’est ça le problème.

Mes cordes n’étaient pas habituées à être autant sollicitées, et sûrement pas dans des conditions d’humidité et de chaleur aussi différentes que d’habitude.

C’est pour ça que jouer sur scène, ça s’apprend tout autant que d’apprendre la guitare chez soi.

C’est un travail complémentaire, mais indispensable pour tout guitariste qui souhaite jouer en live.

Il faut donc savoir se maîtriser, donner l’énergie nécessaire mais en même temps savoir précisément contrôler son geste,

Et ne pas partir en vrille dès qu’on sent que le public est un peu chaud.

Franchement, c’est vraiment pas évident, surtout les premières fois…

Et puis, le travail du live, c’est aussi arriver à communiquer avec les membres de son groupe, les écouter et s’adapter en continu,

C’est également arriver à contrôler le volume sonore de son ampli, pour ne pas avoir à le remonter à chaque fois que le batteur donne un coup de caisse claire trop fort.

C’est arriver à jouer debout (si vous aimez jouer debout) plutôt qu’assis comme vous pourriez le faire chez vous,

Ce qui, en soit, est un gros changement par le fait que la distance entre votre regard et les cordes passe de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres,

Et tout va être déformé par rapport à ce que vous allez apprendre chez vous.

En plus de ça, et vous avez dû le remarquer si vous prenez des cours de musique,

Vous devez arriver à connaître votre morceau sur le bout des doigts, plus vite et du mieux que vous le pouvez,

Pour que vous puissiez avoir une marge d’erreurs que vous ferez en live à presque tous les coups.

D’ailleurs, quand vous écoutez certains grands groupes de Metal comme Children Of Bodom, Dragonforce, Metallica,

Vous vous rendez compte que des fois, en live, ils ne jouent pas aussi bien qu’en studio.

Je ne dis pas qu’ils jouent mal, bien au contraire. Mais certains effets ne sont pas aussi bien reproduits que ce qu’on pourrait écouter sur album,

Et ça vient du fait qu’en live, on a mille choses à se préoccuper, alors que seul ce qu’on fait de ses 10 doigts devrait compter.

Après, bien évidemment, des dieux comme Joe Satriani, Steve Vaï, les mecs de Lynyrd Skynyrd, Brian May, Mark Knopfler ou Eric Clapton arrivent à jouer et improviser de purs solos en live comme s’ils l’avaient créé de toute pièce pour l’album,

Et on ressent bien qu’ils ne peinent en aucun cas à réaliser les effets qu’ils cherchent à faire.

En clair, si je vous raconte tout ça, c’est qu’il faut savoir qu’en live, vous jouerez forcément moins bien que chez vous,

Tout comme vous jouerez bien moins si vous savez que vous êtes enregistré ou que vous jouez devant votre professeur, votre famille ou votre amis.

Le 1er conseil, c’est donc de ne jamais considérer votre travail comme acquis,

Et que la meilleure façon de savoir si vous maîtrisez un morceau à la perfection, c’est de le tester en live.

Ça vous permettra d’être fixé et de connaître les limites liées à votre stress et à la gestion de votre excitation dans des moments « forts en émotions ».

Et le 2nd conseil que je peux vous donner, c’est de rester à la place qui vous es attribuée.

Quand vous jouez en live, vous devez commencer par jouer texto ce que vous avez prévu de jouer.

Vous avez le droit d’essayer d’improviser, mais n’en faites pas trop.

La moindre erreur pourrait s’avérer fatale, dans tous les sens du terme.

En une seconde, vous pouvez perdre à la fois votre crédibilité, votre autorité, votre excitation et votre confiance en vous.

Et je vous promets que ça refroidit.

Alors, pour votre sécurité et pour que le concert se déroule au mieux pour vous, restez à la place que vous vous êtes attribuée dès le départ. ?

De plus, le jeu de scène doit, comme votre jeu propre de guitare, être un minimum prévu à l’avance.

Si vous n’êtes pas à l’aise à 100% sur scène, n’essayez pas de vous aventurer n’importe où, à jouer proche du public ou à monter sur la grosse caisse du batteur pour sauter en écartant les jambes comme Bon Jovi.

La moindre mauvaise appréhension de la distance avec les équipements sur scène,

Du temps pour revenir vers votre micro,

De la coordination avec les autres membres du groupe,

Et c’est la cata assurée.

Et c’est ce que m’a appris ce premier concert avec Hard 2 Get (le nom de notre premier groupe) :

Qu’il ne faut jamais croire que tout va FORCÉMENT bien se passer,

Et que dans le cas contraire, il faut savoir faire face aux éventuels imprévus et garder son sang-froid en toute circonstance.

Mais je vous rassure, ça arrive même aux meilleurs !

Tenez, regardez cette vidéo du guitariste Herman Li (l’un des 2 guitaristes de Dragonforce) et regardez ce qui lui arrive avec sa guitare… :

Le mec était vraiment chaud, et ben là ça a a été carrément la douche froide ! ?

Et d’ailleurs, c’est valable pour tous les instruments, et pas que pour la guitare…

Par exemple, au piano, même si vous n’avez pas de corde à casser,

Vous pouvez risquer d’avoir la vision troublée par le stress, de vous déconcentrer à tout moment pour un rien,

Et d’appuyer sans aucune raison valable à côté de la touche que vous visiez…

Apprenez donc à contrôler votre stress si vous vous apprêtez à monter sur scène la première fois,

Que ce soit pour un concert ou pour une simple audition.

C’est une question de survie pour vous, votre ego et votre confiance en vous.

Et en tant que musicien, c’est important d’en avoir.

Je ne dis pas avoir la tête comme un melon, mais suffisamment d’estime de soi pour avancer et analyser ses forces et ses faiblesses.

Et si vous n’avez pas l’intention ou le projet immédiat de monter sur scène,

Alors apprenez quand même à gérer vos émotions si vous devez jouer de votre instrument devant quelqu’un de votre entourage ou votre prof.

La gestion des émotions, c’est tout aussi important que la maîtrise technique de son jeu.

Et pour ma part, je pense d’ailleurs que le plus gros travail qui me resterait à perfectionner encore à l’heure d’aujourd’hui,

Ce serait personnellement celui-là.

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