Interview d’un Compositeur : le YouTubeur MAX YME

?Cliquez ici pour découvrir mon interview avec le célèbre YouTubeur Max Yme. Vous découvrirez entre autre son métier et les coulisses de sa chaîne YouTube. ?

Bonjour à tous !

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous proposer mon Interview avec le célèbre YouTubeur Max Yme !

Vous en apprendrez plus sur son métier de compositeur, sur les coulisses de sa chaîne YouTube ainsi que sur ses quelques opinions à propos de la vie des artistes musiciens et sur… plein d’autres choses !

Bon visionnage ! ?

Antoine : Bonjour à tous, je suis actuellement chez Max Yme pour la petite interview en tant que toi. Je suis ravi d’être ici, merci à toi de m’accueillir chez toi, dans tes locaux.

Max : Je t’en prie, c’est un plaisir.

Antoine : Du coup, je voudrais commencer très simplement, est-ce que tu pourrais te présenter : qui tu es, ce que tu fais ?

Max : Je m’appelle Max Yme, je suis musicien professionnel, c’est-à-dire que mon travail c’est faire la zik. On pourra rentrer plus dans les détails plus tard. Et je suis YouTubeur également, j’ai une chaîne YouTube depuis 4 ans qui fait un peu partie de ma sphère professionnelle en fait. Ça fait un peu à la fois vitrine, ça fait aussi un peu catharsis quand j’ai envie de parler d’un truc qui me tient à cœur. Et à côté de ça, je suis aussi musicien dans des groupes, j’ai plusieurs projets, on pourra peut-être en parler si tu veux…

Antoine : Carrément !

Max : Grosso modo c’est ma vie.

Antoine : D’accord, ça marche. Donc du coup, musicien professionnel, qui dit musicien, dit une formation peut-être en musique… ?

Max : Absolument pas.

Antoine : Absolument pas ?

Max : J’ai eu une école quand j’étais gamin. Même pas un conservatoire, vraiment une école lambda à la con dans un bled pommé de Franche-Comté…

Antoine : École d’éveil musicale en fait…

Max : Non quand même. J’apprenais du Fernando Sor, des trucs comme ça. Ce n’était pas des trucs de trou du cul, mais on va dire assez éloignés de ce qu’au final j’avais envie de faire. Et j’ai eu un prof de guitare pendant deux ans, de mes 13 à 15 ans qui est ensuite devenu limite un père de substitution, enfin on a eu un lien très fort. Il est décédé l’année dernière, j’ai fait une vidéo en son honneur sur le métal progressif français. Et ensuite depuis mes 15 ans en fait, tout ce que je sais, je l’ai appris moi-même. On va dire, c’est 80% de l’autodidacte. C’est moi avec des vidéos, avec des artistes que j’aimais, des techniques que j’ai essayé d’apprendre moi-même, que je pense avoir plus ou moins réussi à maîtriser. Et du coup voilà, ça fait partie de mon niveau.

Antoine : Tu penses quand même que tu aurais eu une autre formation, peut-être un meilleur niveau si tu avais fait genre, un DEM, un MIMA… ?

Max : Non, je pense que je me serais suicidé si j’avais fait ça.

Antoine : Ce n’est pas pour toi quoi.

Max : Non. En fait, moi ce que j’aimais bien avec ce prof-là, c’est qu’il me donnait les impulsions qui me donnaient envie ensuite d’apprendre par moi-même. Et moi c’est tout ce qu’il me fallait. Il ne me fallait pas des cours où je reste assis pendant 12 heures à apprendre les harmonies de mon cul, avec des armures qui sont totalement imbectables. Je n’avais pas absolument pas envie d’être dégouté par la musique et la théorie musicale. Et en fait la théorie musicale, j’ai eu envie de l’apprendre par moi-même, du coup je pense avoir un bagage théorique qui est…

Antoine : Solide.

Max : Plutôt solide pour un guitariste. Je sais lire des partitions, je connais mes modes, je connais les harmonies, les trucs comme ça. Pour un guitariste, c’est déjà très bien.

Antoine : C’est déjà pas mal.

Max : Ouais, ouais. Non mais les guitaristes c’est un peu les teubé de la musique…

Antoine : Les feignants tu veux dire…

Max : Non, les teubés !

Antoine : Il faut aller à l’essentiel quand même. On ne va pas se faire chier avec tout le solfège, c’est directement tablature, on a un morceau, on veut l’apprendre.

Max : Oui, mais en général ils n’ont pas les neurones suffisants pour apprendre. Enfin, bref…

Antoine : Du coup, si je viens te rencontrer aujourd’hui, c’est pour te parler d’un thème en particulier, c’est comment devenir libre financièrement grâce à la musique. Et donc, toi dans ton cas, c’est que tu es compositeur.

Max : Oui.

Antoine : Est-ce que tu pourrais nous en dire plus, nous expliquer comment tu as mis ça en place, quels sont tes clients types, etc. ?

Max : En fait, moi si tu veux au départ, je n’avais aucune idée de comment faire, tout ce que je savais c’est que… J’ai fait des études d’ingénieur. Tout ce que je savais c’est que ça ne me plaisait absolument pas et je voulais faire musicien, c’est vraiment parti de ça quoi. Ça ne s’est pas fait, jusqu’à ce que j’ai à peu près 25 ans. Parce qu’en fait au départ, financièrement, ça n’allait pas trop. Et en fait, le truc c’est qu’à 25 ans, tu peux avoir des aides à l’auto entreprenariat et si tu veux, c’est ça qui m’a donné envie de commencer la musique.

Parce que forcément quand tu commences, tu n’as pas de clients, c’est hyper dur et tout. Et donc, quand tu as 25 ans, l’Etat te file une aide quand tu commences à créer ton entreprise. Donc, moi je me suis dit « bon bah, je vais faire ça, comme ça, pendant les 3 premiers mois… » je ne sais plus, c’est les 3-4 premiers moi où j’ai mon entreprise, « l’Etat va me donner des sous pour que je puisse être un peu tranquille et que j’ai le temps de me faire un petit carnet, de trouver des clients et tout ça ». J’ai fait vraiment tout ce que je pouvais. J’ai fait de la pub sur ma chaîne, j’ai commencé à m’inscrire sur des sites de commandes client, des sites qui te payent au lance-pierre, on ne va pas se mentir. Je te prends par exemple le site Fiver, alors ils sont très sympa chez Fiver, tu peux avoir plein de clients qui viennent du monde entier, donc ça c’est vachement bien aussi. Mais alors, c’est un peu des rats quand même. Ils te prennent 20%. Pas de souci, c’est un peu élevé mais ok, mais ils te prennent aussi 20% sur tes pourboires.

Antoine : Ah bon, d’accord !

Max : Les gens te filent des pourboires et ils te prennent 20% dessus, donc c’est un peu abusé quand même. C’est un peu abusé, mais bon voilà, je veux dire Fiver, ça m’a quand même permis de décoller donc, c’était plutôt chouette pour moi.

Antoine : C’est dédié qu’à la composition où tu as plein de choses dessus ?

Max : Non, tu as plein de choses, c’est une plateforme de Freelance.

Antoine : Ah oui d’accord.

Max : C’était plutôt chouette, mais après c’est vrai que le gros inconvénient de Fiver et vraiment ce que moi je reprocherai à cette plateforme, c’est qu’il y a toutes les nationalités qui peuvent aller sur ce site. C’est-à-dire que toi, tu vas proposer tes compos, mais à côté il y a une chinois qui va te proposer la même chose pour 5 fois moins, parce que le niveau de vie ne va pas être le même tu vois. Donc pendant que tu es la, tu fais « hum hum d’accord, bon bah qu’est-ce qui me différencie ? ». J’étais obligé de ne pas faire mes compos trop cher, ce qui m’emmerde parce que clairement, je ne faisais pas payer ces compos-là à leur juste valeur, ça m’emmerdait énormément.

Et puis pour le niveau de vie dans un pays comme la France, ce n’est pas suffisant quoi. Ça m’a permis de décoller, c’était cool, j’ai pu faire ma pub, grâce à ça j’ai pu avoir un Portfolio. J’ai quand même… je dois avoir presque une centaine de clients sur Fiver. Donc, quand tu as une centaine de clients qui t’ont mis 5 étoiles, bon tu peux envoyer ça à d’autres clients et ça les met en confiance. Regardez, j’ai quand même 100 personnes qui m’ont dit juste avant que ce n’était pas mal ce que je faisais, donc peut-être que mes services vous intéresseront.

Et du coup après Fiver en fait, vu que ça m’a permis de me lancer, après j’ai parlé sur ma chaîne de mes clients, des clients que j’avais déjà en fait. Et si tu veux, quand j’ai commencé à parler de clients, j’avais fait un Raw Talk sur mes clients, et en fait c’est à partir de là que les gens se sont dit : « Ah ben c’est vrai il compose lui ! » Et du coup, il y a de plus en plus de gens, régulièrement qui viennent me demander mes services pour des compos. Des fois c’est des professionnels, des fois c’est des particuliers, ça dépend en fait. Mais du coup, ça a vraiment boosté ma carrière qui était déjà plus ou moins lancée.

Antoine : D’accord. Quels sont les principales demandes de tes clients en fait ? Je pense que c’est divers et varié, mais…

Max : Ouais, c’est assez divers et varié. La plupart du temps, c’est des gens qui viennent me demander un morceau original. Ils sont là, ils font : « Ouais j’aimerais un truc un peu heavy métal s’il te plait, tu peux me faire ça ? » Moi je leur dis « Ok, je ne fais pas de chant. » De base, je ne fais pas de chant. La plupart des gens qui me demandent ça, c’est soit des gens qui sont dans des groupes, qui sont absolument nuls en termes de composition et qui veulent que quelqu’un compose leur truc. Je n’ai jamais compris ce concept, mais apparemment il y en a qui adorent ça, donc pourquoi pas, allez-y, moi j’adore faire ça de toute façon. Et puis, des fois c’est des chanteurs qui ont envie de chanter, qui ont envie de compos originales pour chanter dessus et je leur fais ça. Et des fois aussi c’est des gens qui ont les idées, mais qui n’ont pas les moyens ou qui n’ont pas le talent. Alors, ils me demandent de refaire proprement, une compo enregistrée totalement de manière dégueulasse, qu’ils ont faite il y a 15 ans dans leur garage. Il me dit : « Ah j’aimerai bien que tu me refasses ça. » Moi je lui dis : « Ouais ok, pas de problème. » Ça m’est déjà arrivé, de temps en temps.

Et j’ai aussi des entreprises qui viennent me contacter pour des jingles, des trucs un peu Metal ou des fois des trucs un peu Funky ou Electro, ça m’arrive de voguer dans ces styles-là. En fait si tu veux, quand tu es compositeur, forcément il y a des gens qui vont te demander des trucs, qui vont te faire sortir de ta zone de confort. Je fais du Metal, moi à la base Heavy Metal, Hard Rock, années 80-90, ça c’est ce que je préfère. Je fais aussi du Prog, puisque j’aime beaucoup explorer les trucs au sein du Metal. Mais clairement, quand tu as un turc qui arrive et qui te dis : « Ouais excuse moi j’aimerai bien que tu me fasses une espèce de morceau pseudo électro, à partir d’une note de synthé… »

Antoine : Tu relèves le défi.

Max : Bah ouais. Parce qu’à un moment donné, il faut manger à la fin du mois, donc, tu te dis « Ok, je vais essayer ça. » Alors, tu essayes et tu t’entraînes et au final, à force de bosser là-dessus, tu y arrives. J’ai fait des choix, il y a des trucs que j’ai choisi de ne pas faire, en musique, mais j’ai aussi décidé d’élargir mon domaine de compétence, donc musique électronique en utilisant tous les trucs du genre Ableton, etc. Je me suis auto-formé à Ableton. Et puis, le blues, le Funk, ces trucs-là, un peu de la Soul, j’essaye de me former à tous ces niveaux, même un peu à la musique orchestrale.

Mais après je sais que mon domaine de prédilection c’est les musiques « extrêmes » et c’est plus ça ma branche quoi. Les gens viennent me voir aussi parce que j’ai un style qui est finalement assez Hard Rock, Heavy Metal, et c’est vrai qu’aujourd’hui, les styles qui sont proposés chez les compositeurs Metal, c’est plus du Metal du front de merde, genre Nu Metal mes couilles ou alors, des trucs trop extrêmes genre Death, Black et au final tu n’as quasiment plus personne qui va te proposer des compos Heavy Metal. Alors que c’est ça que les gens recherchent le plus. C’est vraiment être con sans déconner.

Non, mais du coup, moi je suis un peu dans ma zone de confort même si j’essaye de m’élargir pour justement ne pas être trop monomaniaque et en même temps j’ai un style qui plaît. Enfin, j’évolue dans un style, qui se trouve être un style qui plaît pas mal aux gens en général, donc c’est plutôt pas mal pour les compos.

Antoine : Oui effectivement quand tu es musicien, il faut essayer de t’intéresser… pas que à ce que t’aime.

Max : Tu es obligé. De toutes façons, je ne vais pas te mentir, à peu près un tiers, voire un peu plus de mes clients, c’est des gens qui ne vont pas du tout me demander du Hard Rock ou du Metal. Donc, tu es obligé de t’adapter un peu quand même.

Antoine : Ouais. Et donc du coup grâce à tout ça, combien de temps tu estimerais que tu as mis pour être financièrement indépendant grâce à ton activité ?

Max : Bah justement j’ai été financièrement indépendant à peu près à partir du moment où je l’ai commencée cette activité. Mais du coup, pour la mettre en place, il m’a fallu 2 ans.

Antoine : Ah quand même ! Et dans ces 2 ans, il y avait quoi en fait ?

Max : De la déprime. Non mais en fait, j’avais déjà des groupes, je composais surtout pour moi, mais bon globalement je ne gagnais pas d’argent, du coup je n’étais pas indépendant et ça me rendait triste, je n’aimais pas ça, je n’ai jamais aimé cette situation. Je voulais absolument être indépendant mais en même temps, je ne voulais pas avoir un taf d’esclave. Je voulais quand même… C’est un concept, mais je voulais avoir un travail qui me plaise. C’est ouf. Après je me suis dit « Mais tiens, et si ma passion j’en faisais mon travail ? » Ce que j’ai trouvé plutôt judicieux et du coup j’en suis là.

Antoine : Ce n’est pas une mauvaise idée effectivement. La plupart des gens ne font pas un métier qui les passionne.

Max : Ouais, la plupart des gens vont te dire : « Oui moi tu vois, je me lève tous les matins pour aller à un travail, moi j’ai un travail et tout. » Ouais tu as perdu 45 ans de ta vie connard va. Il arrive à 65 ans, « J’aurais dû profiter. » Bah oui, tu aurais dû profiter. Moi je veux dire, je suis plutôt encore jeune, et je te garantis qu’en 3 ans de ma vie, j’ai certainement plus profité que la plupart des gens en 40 ans.

Antoine : C’est possible.

Max : Parce que si tu veux mon métier me permet de travailler à distance, donc si j’emmène mon matos pour aller ailleurs en fait, c’est possible. Donc, finalement, je voyage pas mal dans la France, je rencontre plein de gens, j’ai le temps de faire plein de choses parce que j’arrive à… Parce qu’en fait si tu veux quand tu es auto-entrepreneur, tu travailles un peu quand tu veux. Tu n’es pas obligé de mettre un pantalon le matin, tu peux travailler en slip devant ton bureau chez toi…

Antoine : Ça c’est top.

Max : Et en fait si tu veux, tu as tout ce temps qui a été gagné. Tu ne te fais pas chier à déprimer dans un bureau, tu es chez toi, tu as ton environnement, tu es confort… Après il y en qui ont besoin d’être concentrés donc, ça ne leur va pas d’être chez eux. Moi ça me va très bien puis qu’en plus je vis seul. Donc c’est vraiment génial pour moi.

Antoine : Oui je suis d’accord. Moi je donne des cours de musique, si j’étais en slip, ben avec mes élèves ce ne serait pas la même chose.

Max : Je le suis des fois, parce que je fais des cours Skype !

Antoine : Il n’existe pas que compositeur, comme je viens de te le dire, professeur de musique j’en suis, mais tu peux être aussi intermittent en tant que musicien professionnel, bien sûr.

Max : Ouais bien sûr.

Antoine : Tu connais un peu ce statut, tu t’es un petit peu intéressé ?

Max : Oui, oui. Je connais le statut d’intermittent, mais en fait, il y a plusieurs trucs pour lesquels j’ai choisi de ne pas le faire. Déjà parce que moi ça me stress de ouf, de devoir attendre l’aumône tous les ans pour espérer combler mes heures de chômage parce que c’est comme ça que ça marche le métier d’intermittent.

Il faut que tu aies un contrat, soit 43 contrats, soit 507 heures par an, un truc comme ça.

Antoine : La première année en tout cas…

Max : Ouais, soit l’un soit l’autre. Mais c’est quand même vachement compliqué à rassembler. D’autant plus que moi, ce n’est pas l’art du spectacle que je fais, je vends des compos à des gens. C’est-à-dire il y a quelqu’un qui a besoin d’une compo, je la lui vends. C’est ça en fait. C’est un peu compliqué de faire ce genre de truc. Et puis, surtout, moi comme je vends un service, je me suis dit « Bon, pourquoi je ne mettrais pas ça en profession libérale, parce que ça rentre totalement, et donc en fait, moi maintenant, je suis un profession libérale. » Donc, le statut des professions libérales, si tu veux j’ai presque envie de dire c’est comme l’intermittence mais par mois. C’est-à-dire que si tu n’arrives pas à avoir un salaire correct (et ça c’est pour toutes les professions libérales), tu as ce qu’on appelle une aide à l’auto-entreprenariat, je crois que c’est l’équivalent d’une RSA par exemple.

Mettons, les mois où tu fais genre, pas du tout de client, eh ben tu as quand même cette aide-là qui vient combler pour que tu aies un petit revenu d’appoint, pour ne pas que tu te retrouves sans rien pendant un mois. Mais ça c’est vraiment toutes les professions libérales : médecin, avocat… mais après, médecin ou avocat, il y a moyen que tu gagnes plus d’un RSA par mois. Mais des fois, musicien, tu vas faire un très, très bon mois, et puis il y a des mois où tu ne vas pas faire de clients. Genre avant Noël, tu vas faire plein de clients, et juste après Noël, le  mois de janvier où plus personne n’a de thune, là ça va être un petit peu la dèche. Mais après c’est 1 ou 2 mois dans l’année, ce n’est pas tout le temps. Donc tu t’en sors quand même. Normalement je n’ai pas une micro entreprise, je crois que c’est un statut particulier au sein de l’entreprenariat, je ne me rappelle plus exactement. Mais profession libérale, tu es auto entrepreneur.

Antoine : Bien sûr, tu es à ton compte bien sûr. Mais je ne crois pas que ce soit exactement le même régime. Je crois que tu es plus taxé en profession libérale…

Max : On va partir du principe qu’on s’en branle, si ça te va…

Antoine : Voilà c’était juste pour expliquer vite fait. Mais effectivement, on peut faire les 2 de toutes façons. Après à vous de calculer pour les taxes et pour les machins.

Max : En fait quand tu commences, tu as ce qu’on appelle l’ACRE, c’est une aide à la création d’entreprise, et si tu veux au départ tu n’es taxé qu’à 5.5%… C’est très peu, c’est vraiment super bien et puis ça… alors la première année, ensuite c’est progressif, c’est-à-dire tous les 9 mois, tu regagnes 5.5 et à la fin au bout de 3 ans je crois, peut-être un peu plus, tu arrives à 22 %, qui est le taux maximum.  

Antoine : Du coup est-ce que tu peux nous faire écouter un ou quelques extraits de compositions que tu aurais faites ? De genres différents quoi.

Max : Ouais bien sûr. Je peux même carrément te partager le projet principal sur lequel je suis entrain de plancher en ce moment, qui est un projet Heavy Metal que je fais avec mon pote chanteur Terry. Donc, allez voir sa chaine TDF’S Metal Forge. C’est un super chanteur et il habite pas loin de chez moi en plus. Et on a vraiment une approche musicale qui est très similaire, ce qui fait qu’on compose très vite. L’album on l’a commencé il y a 5 mois et instrumentalement il est déjà fini, au niveau des tests, c’est déjà bien, bien avancé. Et au niveau des chants, lui il est encore entrain de faire les chants, mais cette année ça sort quoi.

Antoine : On a hâte d’écouter ça alors.

**************** MUSIQUE ******************

Antoine : Tu es sur YouTube depuis un bout de temps maintenant. Pour revenir là-dessus, tu m’as dit que ça t’a beaucoup aidé, pour avoir des clients bien sûr, après Fiver…

Max : Ouais.

Antoine : Du coup, toi au niveau de ta chaîne, tu expliquais aussi que tout ce qui te passe à l’esprit, tu aimais bien le faire partager aux autres…

Max : J’essaye de garder une ligne directrice quand même, mais sinon ouais.

Antoine : Du coup, ce que tu évoques dessus, en gros c’est quoi ? Pour ceux qui ne connaissent vraiment pas, sans entrer dans les détails ?

Max : Metal, Metal progressif, Metal d’un point de vue « sociologique », je n’aime pas le dire comme ça, parce que ça fait pompeux, ça fait genre je suis un intellectuel et tout alors qu’en fait je passe mon temps à gueuler sur les autres. Mais, globalement j’aime bien parler de Metal, de musique. Par exemple, moi ce qui me tient à cœur c’est aussi de défendre le droit des artistes, parce que putain j’en ai vraiment marre qu’on se foute de notre gueule, à un moment donné, il faut arrêter les conneries. Et ça c’est mon format des Raw Talks qui me permet justement de faire valoir un petit peu la considération pour les artistes. Ce qui m’a permis entre autre d’avoir une tribune pour pouvoir dézinguer le Rockin’1000 de Philippe Manœuvre là, puisqu’à un moment donné il faut arrêter de se foutre de notre gueule. Des gens comme ça qui ne font rien de leur putain de journée, qui sont payés des milliers pour faire… Lui il a été payé des milliers pour faire la setlist du Rockin’1000, pour en faire un peu la com’. Sans déconner l’avocat qu’il y a dans mon frigo il s’y connait mieux en Rock, c’est incroyable.

Antoine : C’est vrai que dire que Eddie Van Halen c’est le seul meilleur guitariste que le monde ait connu…

Max : Non mais tu vois bien quoi.

Antoine : Juste Devin Townsend, juste ce mot. Tu prends ce mec, c’est un artiste…

Max : En fait, le problème avec Philippe Manœuvre c’est que ce mec-là est au Rock ce qu’un fer à repasser est à une course de formule 1. C’est-à-dire qu’on ne sait pas ce qu’il fou là, il ne sert à rien tout simplement. Et du coup, moi ce qui m’énerve aussi c’est que les gens qui font des chroniques, les chroniqueurs, les gens qui parlent en fait… C’est-à-dire qui consomment de l’art, et qui ne font que parler de l’art sans jamais rien produire d’eux même.

Antoine : En théorie quoi.

Max : Non mais il en faut de ces gens-là. Le problème c’est qu’aujourd’hui, on a tendance à plus écouter ces gens-là que les artistes eux même. Les artistes, on a tendance à dire, ferme ta gueule toi, tu ne sais que faire de la musique, mais ton avis il ne vaut rien, tu ne sais pas réfléchir en fait. À un moment donné fermez-là quoi, on est là…

Antoine : C’est grâce à vous qu’il y a de la musique…

Max : Oui. C’est ça en fait. Les gens ont souvent plus tendance à respecter les chroniqueurs, les gens qui vont consommer de la musique toute leur vie machin, des fois qui n’en consomment pas, mais qui ne connaissent rien, et qui parlent quand même, comme Philippe Manœuvre. Mais le problème c’est qu’on oublie un peu la parole des artistes. Déjà c’est un métier, il faut arrêter de penser que c’est juste le plaisir ou c’est une passion. C’est un métier qu’on passe notre temps à dénigrer.

Tu vois mon YouTube m’a permis de parler quand même de la condition des artistes en tournée, j’ai parlé dans un de mes épisodes d’une tournée complètement à chier qu’on avait fait avec mon groupe Drenalize Hard Rock, on sort notre album cette année. On va sortir des clips aussi prochainement donc, je tiendrai des gens informés par rapport à ça. Et ça s’est renforcé… Ma conviction de défendre les artistes avec ce format-là s’est renforcé quand j’ai fait un épisode sur Christine Angot chroniqueuse chez « On n’est pas couché », qui avait dit que artiste c’était un plan B, un truc comme ça. Artiste c’est toujours le plan B parce qu’avant on veut toujours faire autre chose parce que c’est systématiquement mieux. Artiste c’est le truc moins bien quand on n’a plus de solution. C’est vraiment le dénigrement constant de ce métier qui fait que à la fin les artistes ne sont pas reconnus, les artistes vivent dans la précarité, et ça commence à faire chier quoi. Et tu vois, ces gens-là qui te disent que tu ne vas jamais réussir dans la vie, c’est les mêmes qui ne veulent pas te payer quand tu fais un truc.

Antoine : Ah oui, parce que ça va de pair.

Max : C’est vraiment des connards…

Antoine : Le mot est dit !

Max : Non mais sérieusement, ces gens-là… Je ne vais pas citer de nom en particulier, parce que sinon, c’est injure publique. Mais ces gens-là, ce sont des connards. Mais regarde, Philippe Manœuvre, ce n’est pas lui le problème, mais l’évènement, le Rockin’1000, rien que le fait d’aller à Paris pour apprendre 20 putains de morceaux, se faire chier à faire une répète avec 1 000 autres musiciens sous la canicule et ne pas être logé, ne pas être défrayé, ne pas être payé, enfin rien du tout.

Antoine : Oui, surtout sur Paris.

Max : Voilà c’est ça. Ne pas être défrayé, ne pas… Déjà ne pas être payé je trouve ça scandaleux, mais en plus ne pas être défrayé ni quoi que ce soit, mais on marche sur la tête. Et les gens ils applaudissent, ils font, oui, c’est un bon moment, tu rages. Mais, oui, je rage parce que vous êtes cons. C’est tout.

Antoine : J’ai vu quelques commentaires quand même des gens qui y ont été et qui ont dit « Ouais, c’était super » effectivement. Moi je l’ai fait, mais pas à Paris, le même jour il y avait… Moi je l’ai fait dans les arènes de Dax, ça s’appelait le We Are The Band, et c’était beaucoup plus humain que ça, qu’apparemment, moi de mes connaissances, de ceux qui l’ont vécu par rapport à Paris. Je veux déjà, les arènes de Dax c’est un peu plus petit, on était 750 musiciens, pas 1 000, mais c’est presque pareil. Mais même sans ça franchement, c’était vraiment super. En plus c’est beaucoup moins cher d’accéder à Dax qu’à Paris au Stade de France. C’était vraiment une association qui créait ça en fait.

Max : Oui non mais d’accord. Je ne sais pas, tu prends des pilotes de formules 1, tu prends des boulangers, je suis sûr ils adorent faire leur métier ces gens-là, mais va leur dire de faire ça gratuit. D’accord eux, ce n’était pas leur métier, c’étaient des amateurs, tout ça. Mais quand est-ce que les gens comprendront que tout travail mérite salaire en fait. À un moment donné, il faut savoir se faire respecter, il faut arrêter de se foutre de la gueule des gens.

Et j’irai même plus loin : C’est que Philippe Manœuvre, lui il va dire qu’il adore chroniquer des trucs, il adore le Rock, le Rockin’1000 pour lui c’est un évènement, machin… Tu crois qu’il n’a pas été payé peut-être ? Donc voilà, il faut arrêter de se foutre de la gueule du monde. Et puis lui il a servi à pas grand-chose, il fait juste une setlist avec 20 morceaux que tout le monde connaît. Genre, waouh, bravo la culture, merci champion, et puis il a quand même été payé je pense, un sacré bon cachet quoi. Alors qu’au final ceux qui ont fourni le plus de travail, c’était les mecs qui étaient dedans, le stade. Qui pour la plupart ont trouvé ça trop génial machin… Oui, mais désolé mes cocos, vous, vous êtes fait bien niquer, parce que normalement, on est payé pour ce genre de prestations. Voilà. Alors, ça ne t’empêche pas de kiffer, mais il faut quand même être payé. Parce qu’en fait, je t’explique le principal problème de ne pas payer ces personnes-là pour un tel service, c’est qu’après tu vas disrupter complètement le marché. À partir du moment où les gens se rendent compte que tu peux inviter des musiciens pour jouer gratos, eh ben ils vont arrêter de te payer en fait. Tu es un groupe, tu veux faire un concert dans un café, c’est déjà extrêmement dur d’avoir un cachet. Les gens tellement c’est des gros rats, ils ne veulent pas te filer d’argent. Alors, si en plus, il y a des gens qui revendiquent le fait de jouer gratuitement pour le plaisir, on ne va pas s’en sortir en fait. Arrêtez de buter l’industrie de la musique, parce que sinon, il n’y aura plus d’artistes et ce sera bien fait pour votre gueule. Non mais clairement.

Antoine : Pour le coup, effectivement, un évènement comme ça, au stade de France, ça peut coûter très cher, il y a besoin comme tu disais de faire payer les gens qui venaient en voiture, avec les tarifs entre bus, hôtel…

Max : Ouiiiii, c’est du foutage de gueule.

Antoine : C’est vrai que ça en est. Après le prix aussi il faut justifier si seulement tout revenait aux techniciens à tous ceux qui mettaient ça en place effectivement. Mais pas pour qu’il y ait du salaire, faudrait que ce soit associatif encore une fois. Qu’il y ait un minimum de budget en jeu quand même. Comme ce qui s’est passé à Dax. Moi je pense qu’il n’y a personne dans les groupes qui a été payé et tout ça…

Max : Justement un exemple, à Évreux…

Antoine : En Normandie ?

Max : Voilà, en Normandie, ils ont fait la même chose avec 1 000 musiciens. Ils ont fait un peu moins de compos, je crois qu’ils ont fait 7 ou 8, ils étaient 1 000, voilà. Et en fait, c’était gratuit, ils n’ont pas engrangé d’argent avec ça. À la limite quand c’est un évènement gratuit, je comprends que les musiciens viennent gratuitement. Personne ne gagne d’argent, ok. Mais là, dans ce truc-là, ils se sont fait, je ne sais pas combien de pognon, mais ils n’ont même pas donné un billet de 100 aux musiciens alors que ce n’est pas beaucoup au final. 50 000, 100 000€ qu’est-ce que c’est par rapport à toute la thune qu’ils ont engrangé avec ça. Donc, voilà, à un moment donné, il faut arrêter de se foutre de la gueule du monde.

Antoine : Je voulais rebondir juste sur ce que tu disais tout à l’heure comme quoi, être musicien, c’est un plan B en fait. Pour moi je le vois différemment, tu aimes la musique, tu le fais en plan A, ça ne marche pas, ton plan B c’est un métier que tu n’aimes pas forcément. Si les gens aiment vraiment la musique et veulent en faire un métier, il faut vraiment qu’ils voient ça comme un plan A et pas comme, oui d’abord je vais faire caissier et puis ensuite je ferai. Caissier c’est très bien, il faut de tout bien sûr, mais ce n’est pas un métier de rêve je pense. 

Max : Bah attend, ce n’est pas un métier de rêve pour tout le monde, après… je veux dire, effectivement, tu n’as pas forcément de… je ne pense pas que tu es de grandes aventures en étant caissier, mais il y a des gens, ça leur convient.

Antoine : Oui !

Max : Il y a des gens ça leur convient, parce qu’ils disent « voilà, j’ai mon petit métier tranquille et le soir je peux faire mes autres trucs. » Mais moi je ne veux pas ça. Est-ce que tu crois vraiment que les gens comme Johann Sebastian Bach, ou Wagner, ils composaient leurs symphonies en rentrant de 12 heures d’usine ? Non. Tu rentres de 12 heures d’usine aujourd’hui qu’est-ce que tu as envie faire ? Tu as juste envie d’enlever tes putains de godasses, te mettre devant Netflix et ne rien foutre de ta putain de soirée.

C’est ça, tu n’es pas productif, tu es lessivé après une journée de travail manuel ou des trucs comme ça. À voir des connards défiler devant ta caisse : « Ah j’ai oublié de peser mes carottes, attendez madame, je reviens. » Oh la la. Ça doit être vraiment chiant. Tu arrives chez toi, ton cerveau dégouline par tous les trous en fait, tu n’as absolument plus aucune substance nécessaire à la création de quoi que ce soit. Donc, à un moment donné, oui, il faut comprendre qu’un musicien c’est un taf à plein temps. Et moi là, je suis sur 4 projets musicaux en même temps. Là on a fini l’album avec Terry, donc ça fait un album sur les 4. Quasiment 2, parce que l’album de Drenalize moi mes parties instrumentales, elles sont terminées. Je suis lessivé. Il me faut un temps de récupération. Et ça, tu ne peux pas l’avoir quand tu as un autre métier à côté.

Antoine : Je comprends. Ou alors, tu le fais comme ça. Et du coup pour finir sur YouTube, tu expliquais que dans tes vidéos, dès que la caméra est allumée, tu as un petit personnage qui est en toi et qui ressort ?

Max : Ouais. Mais même là un peu.

Antoine : Oui, ça se ressent très bien effectivement. Ce n’est pas une vidéo Raw Talk mais on n’est pas loin !

Max : C’est la caméra qui me fait cet effet. Je deviens tout fifou devant une caméra. Non mais c’est parce que déjà YouTube c’est un monde qui est… Enfin, internet de base, c’est un monde qui est sans pitié. C’est-à-dire, tu fais une connerie, les gens, ils vont retenir, ils vont te lyncher dessus pendant des années, des fois. S’ils n’aiment pas ta gueule ils vont te lyncher dessus. Et des fois ils vont passer à autre chose, mais s’ils te revoient ils ne vont pas hésiter à te ressortir ça, ou des trucs comme ça. C’est très cynique, les gens ont tendance à dire ce qu’ils pensent, un peu plus. Même des fois, à exagérer le côté méchant, parce qu’ils sont derrière l’ordi alors… Quand ils me voient en vrai, les gens n’osent rien faire, ils n’osent rien dire parce que bizarrement un clavier c’est plus facile. Et du coup, en fait, quand tu es sur Internet, il faut faire attention. Donc, si tu fais attention, il te faut une protection. Moi ma protection, c’est le personnage.

Et moi c’est ma façon de séparer le privé et le professionnel. C’est pour ça que j’ai horreur des YouTubeurs life style par exemple. Des gens qui vont essayer de faire des trucs zens, machin et tu sens qu’ils balancent les mêmes conneries dans la vrai vie. Moi ces gens-là me font peur. Non mais si tu veux, c’est trop intime pour moi ce genre d’approche. Donc, j’essaye de mettre ça un petit peu en scène, d’avoir une grosse verve devant la caméra, d’écrire aussi mes vidéos. J’essaye d’écrire le plus de vidéos possible. Je ne les écris pas toutes, mais j’essaye d’en écrire. Et j’essaye d’avoir un ton qui s’éloigne assez du ton que je peux employer dans la vraie vie. Comme ça les gens ils voient bien la différence, et ils voient bien… Enfin, les gens qui me sont proches, ils voient bien que je ne suis pas pareil et qu’au final c’est plus gratifiant pour les personnes de mon entourage de savoir qu’elles connaissent le vrai « moi », le « moi » d’Internet, je le réserve à Internet. Et aussi il faut savoir que comme moi j’ai beaucoup de choses à dire, parce qu’il y a beaucoup de choses qui m’énervent, donc je gueule, donc je suis cynique, donc des fois il y a des trucs qui ne vont pas plaire aux gens, c’est obligé que je vais me prendre un retour de flamme. Donc à un moment donné, si tu n’es pas solide en fait, tu te fais bouffer sur Internet. Donc, il faut être solide. Tu vois ce que je veux dire ?

Antoine : Oui. Et puis effectivement, le personnage, ça permet au moins, question de critique, on critique ton personnage aussi dans ce cas-là, plus que toi.

Max : Ouais bien sûr. Et du coup, ce qui est vachement bien, c’est que les gens ils me critiquent, ils essayent de faire ma psychologie, en essayant de se baser sur la psychologie du personnage qui est en vidéo, et du coup, moi je suis là, quand je regarde leurs commentaires, je fais : cette personne n’a pas du tout cerné ma mentalité. Et du coup ça fait que… je te jure, la quasi-totalité des haters tapent à côté. Les mecs ne me touchent pas, c’est un truc de fou. Et c’est pour ça que moi je le vis très bien d’avoir des vagues de haters parce que…

Antoine : Ils te font de la pub gratuitement.

Max : Non mais, ils font de la pub gratuitement, et en plus ils sont complètement cons. Moi ça me fait rire tu vois, vraiment.

Antoine : Mais je pense que c’est compliqué… enfin ce n’est pas fait pour tout le monde aussi, en fonction du caractère. Moi peut-être aussi je pense. Arriver à se détacher de ce qu’on dit. J’en ai quelques-uns, alors que je ne pense pas être méchant. Non mais il y en a toujours qui ne sont pas d’accord avec moi, avec ma façon de faire, que ça marche pour moi, mais que eux, ce n’est pas leur façon de faire. Notamment entre les professeurs de musique, surtout à leur compte. « Mais toi, tu as la méthode universelle… » Non, ce n’est pas vrai du tout, en fait c’est ma méthode, je sais qu’elle marche depuis… Moi c’est comme ça qu’on me l’a enseignée, c’est comme ça que je l’enseigne, ça marche. Après si tu as une façon différente, tant mieux pour toi.

Max : Non mais de toute façon, quoi que tu fasses, tu auras toujours des connards qui ne font rien pour te dire que tu ne fais pas bien. « Toi tu fais quoi ? – Je vais au McDo. » C’est bien, super projet de vie connard, rentre chez toi putain. Tu vois, c’est des gens qui ne vont rien foutre de leur vie, de leur putain d’existence en fait, qui vont toujours te faire la leçon, te dire que « gnagna, tu devrais faire ci, tu devrais faire ça. » Ta gueule en fait, je fais ce que je veux.

Antoine : Et ça plaira forcément à d’autres gens.

Max : Voilà. En fait, si tu essayes de trouver le truc parfait, tu ne fais pas. Moi ce que je dis, voilà, il y a des gens, ils essayent de calculer pendant 300 milles ans avant de se lancer dans un truc. Moi je suis plus de ceux qui font, même si ce n’est pas parfait, tu fais point. Fais des trucs en fait. Tu fais des trucs et puis tu verras qu’après tu vas te perfectionner, après ce sera de mieux en mieux. Mais au moins, tu commences à faire des trucs. Parce que si tu attends le bon moment pour le faire, bah tu ne fais jamais rien.

Antoine : Ouais voilà. Justement c’est le grand principe de l’entreprenariat, il faut oser se lancer. Au début, c’est sûr que ce n’est pas parfait. Cyprien ce n’est pas mon idole forcément, mais il montrait, sur sa première vidéo qu’il avait faite, c’était horrible.

Max : Le YouTube d’avant les années 2010, c’était quelque chose.

Antoine : Tout le monde se perfectionne et puis on n’en retient que le meilleur. Après si c’est bien fait, voilà…

Max : On retient l’évolution aussi. On retient l’évolution et puis en fait, si tu veux… je veux juste tempérer quelque chose que tu dis, c’est que : « lancez-vous dans l’auto-entreprenariat », essayez de vous lancer si vous avez envie de vous lancer ! Je ne force pas les gens à se lancer dans un truc, sinon ça fait trop macroniste.

Antoine : « Les startups ».

Max : Du coup, si tu as envie de te lancer, si tu as un projet. Mais, il faut que tu trouves la force de le faire parce que sinon, tu vas le regretter toute ta vie. En fait, si tu veux, je ne dénigre pas l’esprit salarié. Je suis entrain de te dire que, si les gens ont envie d’être auto-entrepreneurs, s’ils ont un truc en tête et qu’ils se disent : Ah ouais, ça serait bien de faire ça. Ben essayez de le faire. Essayez de le faire et même si ce n’est pas parfait au début, lancez-vous. Parce que sinon, vous allez le regretter toute votre vie.

Antoine : Du coup, on arrive vers la fin de l’Interview. Là je vais poser quelques questions que j’ai eues de mes lecteurs en fait.

Max : Ah vas-y. J’adore moi.

Antoine : Alors du coup : « D’abord tu utilises un ton acide dans tes remarques, qui plait à beaucoup de gens et qui forcément en énerve d’autres, quelle est la raison de cette intonation ? » Même si tu en as un petit peu parlé déjà…

Max : Parce qu’en plus tu veux que je sois gentil ?! Non mais, à un moment donné il faut arrêter les conneries là, c’est quoi ce bordel ?

Antoine : C’est le personnage.

Max : Ouais voilà, c’est le personnage. Et puis en fait, je ne sais pas moi, ce n’est pas forcément… Le ton n’est pas forcément acide, c’est cru surtout. C’est-à-dire que, moi ce que j’aime bien ce n’est pas prendre 4 chemins pour arriver à dire un truc. Si tu veux, quand les gens vont parler d’Opeth, si un mec il n’aime pas Opeth et qu’il va présenter quand même ce groupe sur internet, il va faire : « Alors oui, moi je vous explique quand même, ce n’est pas tout à fait mon style, ce n’est que mon avis personnel… » C’est bon ta gueule, arrête de t’excuser pendant 3 minutes. Moi j’arrive, je dis c’est de la merde. Voilà. Et puis les gens ils comprennent. Alors, ça les énerve qu’on touche à leur groupe préféré, mais à un moment donné, il faut savoir que, que je dise que c’est mon avis ou pas, ça reste mon avis. Les gens ils disent : « Ouais, mais tu prends ton avis pour une vérité générale. » Mais c’est le cas de tout le monde connard. À un moment donné quand tu dis, « C’est de la merde » ou alors « je pense que c’est de la merde », c’est quoi la différence ? Parce que dans tous les cas, tu le penses. Tu vois… ?

Antoine : Après il y en a qui se fixent quand même sur l’opinion générale pour en déduire des choses. C’est là qu’ils disent, du coup ce n’est pas mon avis, mais en règle générale, tout le monde pense ça, donc ça a l’air d’être de la merde.

Max : Ce n’est pas ça que je te dis, c’est qu’il y a des gens, ils vont s’excuser de ne pas aimer un truc. Ils vont dire, oui alors, c’est vrai que ce groupe là, ce n’est pas trop mon style, je n’aime pas trop voilà, mais bon… Moi j’arrive, je dis ça c’est de la merde, mais bon c’est vrai qu’il y en a qui aiment bien. C’est tout. Mais ça reste ce que je pense. Et si les gens, ils n’ont pas compris ça bah tant pis. Je ne vais pas prendre le temps de m’excuser, de dire ce que je pense par rapport à des groupes, et puis je ne vais pas prendre le temps non plus de leur expliquer que tout ce que je dis, ça reste mon opinion. C’est évident, quand même quand tu regardes une vidéo de quelqu’un.

Et puis si tu veux, ce que j’aime bien dans ce style direct c’est que ça va dans le vif du sujet directement. Tu n’as pas de langue de bois et tout. Je pense que c’est ça aussi que les gens aiment bien ou alors ils sont captivés, même s’ils n’aiment pas. Peut-être qu’ils n’aiment pas, mais ils sont captivés je pense par ce style où tu ne passes pas par 4 chemins pour dire ce que tu penses. Et puis aussi je pense que ce qu’ils aiment bien c’est le fait que je ne passe pas mon temps… Avant je le faisais plus c’est vrai, mais aujourd’hui, j’ai arrêté de me justifier ou de faire quoi que ce soit. Là je vois des apprentis haters, des apprentis troll sur le net qui essayent un peu de faire pareil que moi, en Metal ou des trucs comme ça. Ils essayent un peu d’avoir ce ton-là, mais ils n’ont pas les épaules, ça se voit en fait. Parce qu’à toutes les vidéos, ils reparlent des rageux, ils reparlent des haters, ils font : « Ouais bah, si tu n’aimes pas mes vidéos, tu n’as qu’à ne pas les regarder, machin. » Et puis après, ils essayent de faire les trolls tu vois. Mais ça se voit que ça ne marche pas, parce qu’ils n’assument pas en fait, ça se voit qu’ils n’ont pas les épaules.

Les mecs, ils se mettent déjà dans tous leurs états, alors qu’ils ont quoi, 30 fois moins d’abonnés que moi ? Alors, imagine quand tu en as 33 000 et que tu as une grosse exposition, le nombre de haters dans la gueule que tu te prends. Moi aujourd’hui je n’en ai rien à foutre, vraiment rien à foutre. J’ai une superbe vie, je m’en bats les couilles. Et le problème c’est que, quand déjà à 1 000 abonnés tu fais genre le hater et tout, alors que tu n’as pas les épaules pour le faire, là tu te casses la gueule tu vois, là clairement, moi je ne donne pas cher de la peau de ces gens-là. Je ne vais pas citer de noms en particulier puisque ce serait un affront de faire de la pub à ce genre de déchets. Mais en gros, ce qu’il faut comprendre c’est que ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir supporter ce genre de ton. Mais aussi le fait est que, quand tu arrêtes de te justifier, quand tu ne prêtes pas attention aux haters et que tu continues quand même à donner ton avis de manière cru…

Il y en a que j’adore sur YouTube, il s’appelle Glenn de Spector Studio, c’est un anglophone. Et le mec, il a cet avis cru, sans concession et il balance tout comme ça en mode un peu haters, mais il connait à fond son sujet. J’adore regarder ses vidéos. Dans le même style, tu as Become The Night, qui est aussi un progueux un peu élitiste comme ça, comme j’aime, qui fait provoque mais qui dit aussi ce qu’il pense de manière assez cru et qui a une bonne capacité d’analyse. Et moi je pense que c’est des gens comme ça qu’il faut en fait. Il faut arrêter d’avoir des gens qui vont te dire « oui alors, ça ce n’est pas trop mon style, mais je reconnais qu’ils ont quand même une grande qualité musicale, ce n’est que mon avis. Tu as trop de gens qui sont comme ça et la plupart de ces gens-là, quand ils font une Interview, quand ils font un Vlog ou quand ils font un truc dans le genre, ils ont tendance à ne se concentrer que sur le bon côté de ce qu’ils voient.

Et en fait, le problème quand tu ne te concentres que sur le bon côté, quand tu dis que tout est bien, quand tu ne vois que le positif à chaque fois, limite ça désintéresse parce qu’en fait, dans la vie on sait qu’il n’y a pas que des bons côtés. Et du coup, ça décrédibilise ton propos je trouve en fait. Et ça donne l’impression que tu ne sais pas analyser les choses quand tu dis que tout est bien. Donc, moi j’essaye de ne pas me donner de filtre, quand je n’aime pas un truc, je dis que je ne l’aime pas. Quand j’aime un truc, je dis que j’aime bien. Et j’essaye d’analyser les 2 côtés et là les gens, ils voient quelqu’un qui a l’esprit critique derrière en fait. C’est tout. Et en fait, tes vidéos après elles sont plus captivantes.

Antoine : Je suis d’accord. Mais je pense que ce n’est pas donné à tout le monde.

Max : Ce n’est pas donné à tout le monde, ça je te l’accorde. Il faut être capable d’affronter le shitstorm, moi honnêtement, ça ne me fait rien, mais il y en a que ça touche beaucoup, moi je le comprends tout à fait.

Antoine : Après, moi je suis plus dans « l’éducation », c’est genre, plus à titre d’apprentissage de la musique plutôt que de râler sur un sujet. Donc, c’est moins mon style et c’est plus pour ça que je me suis orienté sur ce genre de vidéo. Même, tu vois, d’interviewer des gens comme toi qui savent de quoi ils parlent. Après moi je pense que je n’aurais peut-être pas autant les épaules que toi pour le supporter, mais de toutes façons, au bout d’un moment, si jamais j’ai beaucoup, beaucoup de vues, il va bien falloir que le fasse quand même, que je fasse du tri quoi…

Max : Mais fais ton style. Chacun son style et c’est très bien comme ça.

Antoine : Du coup, j’avais encore 2 autres petites questions. Absolument rien à voir du coup. Quelle est l’utilité de la connaissance de l’harmonie en composition ?

Max : Ben, ça te permet de rendre les trucs plus beau quoi, c’est tout. D’habiller les compos, savoir ce que c’est qu’une tierce par exemple. Moi qui fait du Heavy Metal, si tu ne sais pas ce que c’est qu’une tierce, tu es mort. Alors, là clairement tu ne peux pas composer de Heavy Metal si tu ne sais pas ce que c’est.

Antoine : Pour ceux qui ne connaissent pas, comment tu pourrais clarifier ce que c’est que l’harmonie en fait ? Parce que peut-être que la question est un petit peu floue pour beaucoup.

Max : Je n’en sais rien. Je n’ai pas de formation, mais pour moi, l’harmonie c’est la connaissance des gammes, des modes, des intervalles.

Antoine : Des accords aussi.

Max : Oui des accords. Un accord, c’est juste une suite d’intervalles en fait qui sont joués simultanément. Voilà, pour moi c’est ça.

Antoine : Je pense que c’est plus compliqué que ça dans le fond, mais effectivement ça se résume à ça. En tout cas du coup, c’est important. Intervalles, degrés, gammes, modes.

Max : Oui exactement, j’ai oublié les degrés.

Antoine : Du coup la dernière petite question et c’est plus en mode « vas-y » : Qu’est-ce que tu penses du Metalcore ? Parce que j’ai eu cette question aussi, donc je te le demande comme ça.

Max : Je trouve que…. C’est intéressant que tu poses la question parce qu’en fait, c’est de la merde !

Antoine : Moi j’aime bien, mais j’aime tout… Enfin, j’aime beaucoup, beaucoup de choses, mais c’est vrai que du coup…  

Max : Méfie-toi, parce que les gens qui disent « J’aime tout », en général c’est ceux qui n’aiment rien.

Antoine : Si j’aime beaucoup, beaucoup de choses…

Max : Tu sais les gens qui disent « j’écoute de tout », en général, ils écoutent de la pop, du RNB de l’électro, c’est terminé.

Antoine : Ça on est d’accord. En covoiturage souvent : « Tu écoutes de tout ? – Ah oui, oui, de tout. – Donc, du Rock aussi ? – Ah non, pas le Rock. » 

Max : Non mais, tu leur fait écouter du Root Rock des années 70 ou alors du Free Jazz tu vois. Et tu regardes comment leurs visages se décomposent comme ça.

Antoine : « Moi j’écoute NRJ, j’écoute FUN… – Donc, tu n’écoutes pas tout quoi. » C’est 1 %.

Max : Tu n’écoutes rien. 1 % tu es mignon. 0.0001 % de tout le spectre musical. Sachant que là, on va parler que de musique occidentale. Si on commence à aller dans les autres pays, et qu’on s’intéresse aux musiques traditionnelles dans le monde entier, c’est un spectre qui est…

Antoine : Énorme.

Max : Oui, énormissime. Enfin bref, le Metalcore…

Antoine : Ce n’est pas ta tasse de thé en tout cas.

Max : Non, ça ne m’intéresse pas. Honnêtement, je pourrais développer mais je n’ai pas envie, c’est de la merde.

Antoine : Typiquement des groupes Metalcore ? Bullet For My Valentine, Killswitch Engage.

Max : Killswitch Engage… Bullet… Il y en a d’autres si tu veux, mais…

Antoine : C’est vrai que ça fait un peu Rock Ado en fait…

Max : Il n’y a pas que ça… Si tu veux moi, il y a des trucs de Killswitch que j’aime bien, ce n’est pas le problème. C’est juste que, le problème c’est que c’est des gimmicks vus et revus. Moi je trouve que ça tourne un petit peu en rond. Il y a des trucs que j’adore, genre Dream Shade, qui est considéré comme du Metalcore, très mélodique que j’aime beaucoup. Mais bon voilà, moi ce n’est pas un style qui m’intéresse de base. C’est toute cette hype, des styles « modernes », tu vas trouver aussi de Deathcore, le Djent… il y a tellement 300 milliards de groupes par an de ce genre de truc, et il y en a tellement peu qui son retenables que moi ça me fait chier. Je préfère évoluer dans mon style. Moi c’est Prog, Heavy. Je suis plus dans un style des années 80, 90. J’essaye d’intégrer des trucs un peu modernes.

Mais moi du Djent, si on s’arrête à Animals As Leaders, ça ne me pose pas de problèmes tu vois. Mais si on commence à aller plus loin dans le Djent, ça commence vite à me faire chier. J’essaye de prendre mes influences qui ne sont pas toutes modernes et de les remettre au goût du jour, avec ma patte, mon style. Il y a des trucs que je fais, je sais que c’est ma patte parce que les gens quand ils écoutent, ils disent « Ah on sent que c’est toi qui compose et tout. » Donc apparemment j’ai une patte, j’en suis très content et je ne vais pas chercher plus loin si tu veux. J’ai un groupe… je le dis souvent mon groupe fétiche, c’est Freak Kitchen qui a maintenant 26 ans de carrière, 27 je crois un truc comme ça…

Antoine : Ah ouais, d’accord.  

Max : Ce n’est pas un groupe tout récent. Mais Mattias Eklundh c’est un mec qui va se renouveler constamment. C’est un guitariste de fou, avec un niveau incomparable. Tu écoutes déjà ce qu’il faisait sur Appetizer, il y a 25 ans c’est démentiel. Vraiment, il a un niveau bien, bien meilleur que Malmsteen je trouvais.

Antoine : Ah ouais ?

Max : Ouais, ouais. Et en plus il a une propreté inhumaine, une rapidité incroyable et puis des idées, des effets avec sa guitare… tu ne sais pas d’où il… moi j’écoutais ça, je me disais « Mais d’où il sort ça ce mec ? » Il n’a aucune pédale, rien du tout, il fait tout rien qu’avec la guitare. Et même aujourd’hui il se renouvelle, il tente des trucs. Ce n’est pas toujours bien, mais il tante des trucs et il n’essaye pas de se mettre dans cette « hype moderne », avec tous ces groupes qui ont un son qui est vraiment beaucoup trop homogène en fait. Si tu veux, les mecs ils allument BIAS FX, ils mettent le preset Tosin Abasi et ils font tout leur album comme ça. Je n’en peux plus. C’est toujours le même son de guitare à chaque fois. Quelle horreur.

Antoine : Sur ce, on a terminé, est-ce que tu as un dernier truc à dire ?

Max : Tu n’as pas une question encore ?

Antoine : Non j’ai tout.

Max : Ah d’accord ok. Dernier truc à dire, je ne sais pas ? Chips. J’aime bien terminer mes interviews avec le mot « chips ».

Antoine : Dans mon interview précédente c’était « Brest ». Le groupe disait, un mot de la fin, « Brest ». Toi c’est « chips » ?

Max : Ouais, ouais. J’adore. Du coup, je peux aussi te montrer des trucs à la gratte, si tu veux en dernière partie de vidéo, je ne sais pas.

Antoine : Avec plaisir. Carrément, c’est une bonne idée. Du coup, qu’est-ce que tu aimerais nous montrer ?

Max : Je ne sais pas, toi tu veux que je te montre quoi ? Tu veux des techniques…

Antoine : Ouais. Déjà, une petite technique assez sympa, en sweeping tiens ! Autour du sweeping.

Max : Ouais. Si tu veux. Le sweeping… moi je n’estime pas être super évolué en terme de sweeping. Moi si tu veux j’aime bien faire des… Si tu veux j’aime bien m’inspirer de plans un peu néoclassiques pour faire du sweep et c’est dans ce type de sweep que connaître les intervalles, ça devient assez utile. En général, tu sais, les plans un peu néoclassiques c’est très con, c’est octave, tierce, quinte. Et tu fais ça dans tes plans en sweep à chaque fois.

Antoine : D’accord.

Max : Donc là, pour le coup, c’est un truc que je n’avais vu sur un plan à la Jason Becker. Tu le connais Jason Becker ?

Antoine : Ouais

Max : Là en fait, on est en tonalité de La, et on est en… c’est du La mineur naturel. Donc on se met en La mineur naturel en général. Vu que là ce n’est que tierce, quinte. Ça peut aller dans d’autres gammes bien sûr. Mais là si tu veux, on est sur fonda, tierce, quinte. On fait fonda, tierce, quinte, fonda, tierce, quinte.

Antoine : Et, refonda du coup.

Max : Ouais. Si tu veux, ça c’est le genre de plan qui m’intéressait pour plusieurs raisons. Déjà parce que tu as quand même un certain écart à faire à la fin. Donc, je me dis ouais, c’est cool pour s’entrainer, etc. Tu utilises le petit doigt. Et puis aussi parce que, en plein milieu, tu es obligé d’utiliser un mini barré, avec ton annulaire. Et donc, ça, ce n’est pas mal pour travailler la technique, tu vois. Tu vois quand tu le places comme ça, de manière assez propre,  pas comme là je l’ai fait. J’ai fait un peu dégeulasse pardon. Mais du coup, c’est la classe quand même.  Moi ce que j’aime utiliser dans le sweeping… Comment j’aime utiliser le sweeping, c’est en petits morceaux. Et quand tu l’utilises en petits morceaux à l’intérieur d’une shred, on appelle plus ça vraiment du sweeping, on appelle ça de l’économy picking.

Antoine : Ah ouais.

Max : Tu vois ce que c’est…

Antoine : Comme Néo.

Max : Comme NéoGéoFanatic. Enfin, moi je n’utilise pas ses techniques et puis je n’ai pas son niveau surtout, mais en gros le truc c’est que… Le sweep, pour ceux qui ne connaissent pas le sweep, c’est une technique qui va balayer les cordes, comme pour un accord, sauf qu’on va le faire plus lentement, on ne va pas le faire simultanément. Et du coup, on va pouvoir balayer, on va pouvoir justement faire un effet de balayage sur les cordes, qui va être joli en fait finalement. Et l’économy picking du coup c’est faire, grosso modo, la même chose, mais par petites touches. Il y a un plan que j’adore faire, c’est ça.

Et en fait là si tu veux, c’est assez con, mais en fait tu vas balayer sur 3 cordes, tu vas faire un peu de shred, ensuite tu vas rebalayer sur 3 cordes, un peu de shred… Donc là c’est un mouvement qui est assez complet. Et c’est ce genre d’exo que j’aime beaucoup, des exos qui sont complets en fait, qui utilisent beaucoup de techniques… enfin, plusieurs en tout cas en même temps. Là je balaye 3 cordes. Shred ensuite. Un petit slide. Et là je recommande. Je me suis gouré, on recommence.

Antoine : Ce que tu appelles shred en fait, c’est le fait de jouer vite, de gratter vite en fait.

Max : Oui, c’est de l’aller/retour. De l’aller/retour simple et basique. Mais normalement les techniques de shred en fait, ça inclue aussi le tapping, le sweeping, des trucs comme ça. Après je dis shred par abus de langage.  

Antoine : Tu as un jeu solo très prononcé et très rapide.

Max : En gros quand je vais commencer, je vais faire les 3 premières cordes en sweeping. Donc là ce n’est que de l’aller. Ensuite aller/retour. Slide. Donc, là ce n’est que de l’aller/retour. Et là en suite, je recommande à faire le mini sweep. Et si tu veux, par petites touches je vais faire, un peu d’aller, un peu de shred, un peu d’aller, un peu de shred. L’économy en fait c’est ça quoi. C’est le fait de place un petit peu de sweep de temps en temps. C’est le fait d’économiser des aller/retour en fait.

Antoine : Oui, au lieu de faire bas/haut…

Max : Exactement. Et quand tu économises des aller/retour, tu gagnes en vitesse, tu gagnes plein d’autres choses en fait. Tu gagnes en optimisation. Je pourrais te donner aussi d’autres plans. Moi ce que j’aime bien en ce moment c’est de chercher des plans en me basant sur les intervalles. Tout à l’heure je t’ai parlé du sweeping en faisait octave, tierce, quinte. Là je cherche des méthodes d’économy picking mais en me basant pareil sur des intervalles. Là mon dernier truc c’est un espèce de plan qui marie octave, tierce, quinte, septième. Je te l’ai montré tout à l’heure, je peux te le remontrer. Là c’est en tonalité de Ré, la pentatonique de Ré quoi. Là je me mets en gamme pentatonique de Ré. Mais du coup on peut faire des trucs très sympas avec une pentatonique. Je te montre. Donc là si tu veux, c’est un truc… En fait c’est octave, tierce, quinte, septième.

Antoine : C’est la gate je pense qui fait ça.

Max : Ouais c’est la gate qui fait ça, mais c’est aussi dur de le faire lentement. Mon annulaire était en train de chier un petit peu. Mais du coup, ce que j’aime avec cet exo c’est qu’il y a tout. Je me suis créé un plan perso où il y a aurait de tout. C’est-à-dire au début là tu as de l’économy. Tu as aussi un peu des hammers-on. Et puis à la fin tu as la petite partie tapping. Alors, la petite partie tapping qui est très triki, parce que j’utilise mon majeur et mon annulaire. Donc, tu utilises 2 doigts pour le tapping. Et donc là c’est déjà un petit peu plus compliqué quand tu as l’habitude de n’utiliser qu’un doigt par exemple. Là je m’entraine à en utiliser 2, j’espère plus tard en utiliser 3 ou 4. Quand j’aurai le niveau de Chris Broderick, enfin j’espère un jour.

Et tu vois, en fait, ce mouvement-là, il y a 3/4 mois, avec l’annulaire, j’y arrivais pas du tout quoi. Et donc à force de m’entraîner, ben là je maîtrise un peu mieux. Mais j’espère vraiment, plus tard, utiliser mon annulaire comme j’utilise mon majeur pour le tapping, c’est-à-dire beaucoup et de manière naturelle. Genre comme ça je continue à tenir le médiator avec mon index et mon pouce et j’ai mon majeur qui est dispo pour faire le tapping. L’annulaire est fort, ne sous-estimez pas la valeur de l’annulaire.

Antoine : Le pouvoir de l’anneau. Alors qu’au piano c’est vrai que par exemple, aux deux mains on travaille tous les doigts.

Max : Alors, t’as moins d’effets sur un piano, tu vois. Par exemple une note à la guitare je peux la faire sonner de 70 000 manières différentes. Alors que le piano, tu peux travailler la vélocité, peut-être un peu le vibrato.

Antoine : Le vibrato, non. Tu peux travailler la nuance et la pression effectivement.

Max : Oui, c’est la vélocité, ça. Tu vois non plus techniquement, tu peux pas travailler quand même grand-chose, alors qu’une note de guitare, je peux la jouer normalement, tu peux faire une harmonique, je peux la vibrer, je peux faire un bend, tu vois je peux faire vraiment tout ce que je veux quoi. Et puis des fois, tu changes à peine la direction du médiator, le son de ton accord ou de ta note il va déjà changer donc tu vois il y a déjà plein de manières de faire sonner une note à la guitare. Le nombre de nuances possible sur ce genre d’instruments, c’est vraiment un truc que je trouve génial.

Antoine : Alors au piano attention, on m’a fait souvent travailler sur les différentes nuances, mais c’est comme sur tous les instruments : batterie, violon, flûte… Mais là, c’est vrai que la guitare, tu peux faire des bends, tu peux faire des harmoniques que tu peux pas faire sur un piano, ça on est bien d’accord. À moins de gratter dans le piano même, mais ça c’est un peu compliqué.

Bon alors pour terminer, tu te fais plaisir, avec un solo de la mort qui tue. Tu fais ce que t’as envie ! En « Metalcore » !

Max : Oui, j’en sais rien… Oui, je peux te faire un truc avec une backing track… Que j’étais en train de travailler l’autre fois. J’ai travaillé hier sur le morceau de Drenalize… Un morceau qu’on était en train de composer justement pour faire des solos. Je peux peut-être te jouer ça. Je vais essayer de t’improviser un truc. Je sais pas ce que je fais.

——————————————-Musique———————————————

Max : Voilà franchement je te l’ai à moitié improvisé parce que je sais pas, j’avais envie de faire un truc différent de ce que j’allais faire sur l’album. Vous aurez un autre truc sur l’album, je me suis encore plus marré. Le solo a été terminé hier du coup. Là je t’ai fait un truc moins bien. Je suis pas content de ce que j’ai fait mais voilà. C’était un peu redondant même par endroits mais… je sais pas si le rendu est sympa mais en tout cas ça c’est… ce sera un morceau qui sera uniquement dédié à mettre les solos en avant sur l’album parce qu’on a vraiment envie de mettre la grosse pétée, un bon coup de pied dans le Hard-Rock français, et le morceau s’appelle « Passage En Force »…

Donc l’autre gratteux, donc mon pote Julien Brunelo, lui aussi il va faire un putain de gros solo sa mère, et c’est un excellent gratteux également, donc on se fait bien plaisir là-dessus.

Ben j’espère que ça te fait plaisir…

Antoine : Ah oui carrément…

Max : Maintenant casse-toi.

Antoine : Ben en tout cas j’ai hâte d’écouter l’album final ! Où c’est qu’on pourra le retrouver ? Vas-y, fais ta petite pub !

Max : Ah ben du coup là normalement si on démerde bien vous pourrez le retrouver dans les bacs et puis en vente sur le net, sur toutes les plateformes de téléchargement et puis en physique, bon on va se démerder pour avoir une grosse maison de prod qui va nous permettre de le vendre partout. Donc t’inquiète pas là-dessus…

Antoine : Ça devrait se savoir. Très bien. Et puis toi du coup ta chaîne, on peut te retrouver… ?

Max : Sur Max Yme. Et me retrouver sur Max Wayne, MaxYmeMusic, ma chaîne secondaire qui a pas beaucoup d’abonnés, qui est pas très active, mais ça risque peut-être de changer avec mes projets musicaux qui avancent. Mais voilà principalement sur Max Yme, mon Instagram, mon Facebook, j’y suis assez actif donc hésitez pas.

Bon allez, bisous sur les fesses à tout le monde !

Antoine : Et puis merci Maxime ! « Max Yme » !

Max : Max Yme voilà… ‘tention, toi.

2 Replies to “Interview d’un Compositeur : le YouTubeur MAX YME”

  1. Louisiane Bjarken dit :

    Une interview très intéressante car ce sont des problématiques que je traverse actuellement. Même si j’ai un peu de mal avec le ton un peu condescendant de ce YouTubeur, je le rejoins sur le fond du propos en de nombreux points.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *