Interview d’Un Groupe De Musique : Desert Dew

Cliquez ici pour découvrir l’interview complète du groupe Desert Dew, leur histoire, leurs débuts et leurs projets ! Découvrez-les également sur scène et au sein d’un clip musical, celui de leur titre Y People. ?

Par :

Professeur de Musique

   Aujourd’hui, et après l’interview de Didier Besse en tant que professeur de guitare, je vous propose de découvrir l’interview que j’ai réalisée auprès du groupe Desert Dew, groupe émergeant de la scène limousine avec, à son bord, pas un, mais bien 2 professeurs de musique ! Une rencontre très enrichissante pour moi qui, je l’espère, le sera également pour vous !

Bon visionnage ! ?

Antoine : Nous voici dans le local de répétition du groupe Desert Dew. J’ai décidé aujourd’hui de faire l’interview exclusive on va dire. Je ne sais pas si vous avez beaucoup l’occasion de faire des interviews après ?

Romain : On a fait un passage radio…

Valentin : Un seul passage.

Romain : Un seul passage. On a fait une interview.

Antoine : D’accord. Donc vous êtes à l’aise devant la caméra, il n’y a pas de souci. Est-ce que vous pouvez me parler de votre groupe et vous présenter individuellement ?

Jillian : Bonjour, nous sommes le groupe Desert Dew formé avec les membres actuels depuis un petit peu plus d’un an.

Romain : Avec des variations quand même de plus ou moins 30%.

Timothée : Oui, oui, on a quand même vachement varié. On avait des chanteurs, maintenant il ne reste plus que moi. Et du coup, je pense que ça va être la forme la plus stable qu’on va pouvoir trouver maintenant, c’est-à-dire à quatre. On ne peut pas en retirer la maintenant, sinon ça va commencer à manquer. On a Romain Villeneuve le guitariste.

Romain : Enchanté.

Timothée : Jillian Lamargue l’autre guitariste. Valentin Madrange le batteur et moi-même, Timothée Étroit, bassiste et chanteur.

Antoine : D’accord. Et donc, ça fait combien de temps que vous jouez au sein de Desert Dew alors ?

Timothée : Le dernier arrivé du coup c’était Romain.

Romain : Ouais, moi Août 2018, le dernier arrivé.

Jillian : Moi aucune idée. En même temps que Valentin.

Valentin : En fait, nous on est arrivé un an un peu avant justement. On a commencé, c’était les bribes de Desert Dew finalement. C’était le début. On a commencé à jouer un peu ensemble et puis après pour une forme un peu plus sérieuse, on a voulu avoir un guitariste de plus finalement et puis voilà il nous a rejoint.

Antoine : En guitariste solo du coup ?

Valentin : Rythmique !

Romain : C’est lui (Jillian) qui est solo, il est le plus fort…

Antoine : Parce que justement vous en termes de d’expérience musicale que vous avez même dans le passé, est-ce que vous en auriez quelques-unes comme ça à nous dire, musicalement ?

Romain : Le Pole Dance. Non, sérieusement, j’ai commencé à jouer en groupe ça doit être en 2007 ou 2008. Quelques concerts en 2012 – 2013 avec un projet qui s’appelait Octo c’était un peu plus post hardcore. C’était un peu plus sévère comme ambiance musicale on va dire.

Antoine : Vous le style que vous jouez c’est quoi exactement ?

Timothée : Ça c’est compliqué. Je crois qu’on a tous entendu des versions différents de ce qui pourrait s’apparenter à du Rock Alternatif. Tout le monde s’accorde à dire que c’est le Rock Alternatif je crois.

Valentin : Moi je dirais que c’est du Rock Indé, après voilà.

Romain : Ouais voilà c’est pour ça que c’est dur de caser un style parce qu’on a pas mal de styles différents quand même. Il y a des morceaux qui frôlent le métal, d’autres qui frôlent la pop, d’autres qui sont purement rock, d’autres qui sont presque semblables à de la rythmique metalcore, comme Forever.

Valentin : Un peu funk disco, très très peu…

Romain : Le tout reste cohérent. Il n’y a pas non plus un style défini, on ne s’est pas dit : allez on fait tel style et puis on ne sort pas.

Valentin : Mais ça tourne quand même autour du rockrock alternatif.

Timothée : C’est pour ça que rock alternatif ça convient bien, on gravite autour de ça.

Antoine : Vous avez déjà sorti un album ensemble ?

Timothée : Pas encore fait pour l’instant, on y travail. On est en train de réfléchir un petit peu sur les manières d’enregistrer le son parce que forcément chacun a des petites exigences particulières. Et c’est vrai qu’on n’est pas forcément tous d’accord tout le temps et puis au-delà même de ça, c’est déjà un gros investissement de chercher ce qu’on veut comme son, etc. Selon le matériel qu’on va devoir acheter, micro, etc.

Antoine : Du coup vous comptez le faire vous-mêmes ?

Timothée : Pour le coup ouais, carrément.

Romain : Après, on va être honnête, on a fait un premier test où c’est moi qui enregistrais et ce n’est pas bon du tout. Les prises ne sont pas correctes.

Antoine : Ce n’est pas facile d’enregistrer un groupe.

Romain : Ouais. Surtout là on a fait ça dans le local, la batterie a pris beaucoup de reverb. Et puis on a peut-être pas aussi l’expérience nécessaire pour mixer un truc pris comme ça.

Antoine : C’est vrai que des gros groupes de métal comme As I Lay Dyin’ par exemple, le mixage c’est un truc vraiment hardcore. D’ailleurs moi j’ai fait un peu d’expérience de son et je me demande vraiment comment les mecs ils font. Ils sont vraiment forts. Et à côté on écoute d’autres enregistrements rock, ce qui se fait sur Limoges, des fois ce n’est pas terrible quoi.

Romain : Au final, le truc c’est que Timothée a un meilleur rendu avec ce qu’il a fait en numérique pur. On a fait un enregistrement en branchant directement la carte son et en jouant avec des VST. Et pour l’instant le rendu est bien plus propre, bien plus joli, c’est plus lisse, c’est beaucoup plus équilibré et tout.

Timothée : C’est comme ça qu’on a procédé pour les démos de SoundCloud qui sont actuellement disponibles, d’ailleurs.

Antoine : Ah d’accord. De toute façon on écoutera des extraits tout à l’heure du groupe. On va pouvoir un peu découvrir l’univers en live et puis en clip. Parce que là c’est la petite nouveauté…

Jillian : Il sort demain. Mais pour vous, ce ne sera pas demain, il sort le jeudi 21 novembre à 18h sur le YouTube.

Romain : Ce n’est pas demain du coup…

Antoine : Là on est entrain de dire qu’on est entrain de tourner le 20 novembre donc, je vais mettre 3 semaines pour monter la vidéo, je suis un peu un glandeur en fait.

Valentin : C’est déjà disponible. Est-ce qu’on peut dire le titre de la chanson ?

Antoine : Bien sûr.

Valentin : La chanson elle s’appelle « Y People ».

Antoine : Et le morceau que vous voulez jouer en live c’est quoi ?

Jillian : Eh oui.

Romain : On pourrait essayer Early Time et Illusions… On prendra la meilleure.

Antoine : On va faire comme ça. Sinon, pour revenir un petit peu sur vos expériences, avec les expériences de concerts que vous avez eues, vous en avez eu beaucoup de concerts avec ce groupe ?

Jillian : Avec la formation actuelle ?

Antoine : Ouais.

Jillian : Non. Un !

Timothée : C’était le tout premier la semaine dernière.

Romain : Depuis que moi je les ai rejoint, je pense qu’on a fait une quinzaine de concerts. Au début on avait Nicolas et Eloïse qui étaient au chant. Après on s’est séparés de Nicolas, donc, il n’y a eu que Eloïse. Et puis finalement Eloïse nous a quittés parce qu’elle était en cinquième année de médecine du coup c’était un peu compliqué. Et du coup elle a fait son dernier concert avec nous le 31 août. Donc là en fait, on s’est mis vraiment à travailler à 4 que depuis septembre.

Antoine : D’accord. Et vous avez de propositions pour la suite qui arrivent ?

Jillian : Ouais. La prochaine c’est la Croix Rock…

Romain : La Croix Rock à John Lennon, le 18 janvier au profit de la Croix Rouge. En compagnie de Wisthling BeezPrain et un groupe super de rock qui chante en français et qui s’appelle Jimm.

Timothée : Ils sont de Paris.

Romain : Ils sont de Paris ouais. C’est vraiment cool ce qu’ils font. Ils ont 3 albums au compteur et c’est vraiment sympa. Après un février il y a un petit tour dans l’Est.

Timothée : On a un petit tour effectivement qui se profile vers la Suisse. Je vais peut-être trouver une date qui pourrait aller vers la bas. Et puis pour Pâques on va partir peut-être sur la Belgique aussi.

Antoine : Donc, un bon petit tour d’Europe.

Timothée : Un bon petit tour. Dans l’idée d’exporter notre rock au maximum.

Antoine : Donc ça, ça fait partie de vos projets à venir. Le clip donc, est déjà presque sorti. Après l’album à enregistrer, vous avez déjà assez de compositions pour ça ?

Romain : Actuellement on a une heure de set.

Antoine : Que en composition ?

Romain : Que en composition.

Antoine : Donc, il y a quand même de la matière.

Romain : Oui oui, il y a de la matière.

Antoine : D’accord. Ce n’est pas mal déjà tout ça. Après du coup, je voulais venir sur toi Jillian, parce que Jillian est prof de musique. C’est pour ça aussi que je fais cette interview, parce qu’il y a quand même deux profs de musique dans le groupe, qui vont donner leurs expériences personnelles. Donc, Julien tu es prof de guitare. Après je viendrai à toi Valentin. Donc, tu es à EML musique, c’est ça ?

Jillian : EML ouais.

Antoine : Musique ?

Jillian : Non, non EML. Ecole de Musique de Limoges. Et aussi à Couseix. Je suis aussi à l’école de musique de Couseix. C’est ma troisième année en tant que prof.

Antoine : Et comment ça se passe du coup quand tu es dans une structure ? On te dit les élèves que tu dois avoir ou tu peux les choisir ?…

Jillian : Je peux les choisir, oui et non. Je les prends de toute façon. Mais là par exemple, je suis arrivé à un moment où les seules horaires qui sont disponibles c’est trop tôt ou trop tard. Donc, 21h ou 16h. Comme on est sur du temps périscolaire, c’est vite compliqué pour les enfants entre 8 et 15 ans de venir à 16h, 15h etc. Donc, non je ne les choisis pas.

Antoine : Est-ce que dans l’avenir, tu aurais pour projet de monter toi-même ta propre école de musique pour être justement plus libre, plus t’orienter sur tous les âges d’élèves ? Comme ça tu peux prendre des gens qui sont plus âgés et qui peuvent se libérer en journée éventuellement ?

Jillian : Là déjà on s’en fout à l’EML, il y a de 8 à 60 ans, si ce n’est plus d’ailleurs. Moi j’ai 3 élèves qui ont entre 45 et 55 à peu près. Rien à voir. Après tu parlais de liberté, dans l’école que je veux faire, oui forcément je veux faire un truc où j’ai une autonomie. Mais en fait, déjà à l’EML et à Couseix je suis un peu libre parce que je fais mes cours et je suis libre de faire ce que je veux. En cours, si j’ai envie de faire autre chose que ce qu’on m’a donné, les éléments, c’est les morceaux de la rock school en fait, si j’ai envie de faire autre chose, je peux. Dans mon école, moi dans l’idéal ce que je voudrais faire c’est faire un truc comme je fais maintenant, faire un peu différemment avec chaque élève. Je sais qu’il y en a qui sont là pour jouer de tout. Les rock schools sont très bien parce qu’ils vont du blues à la bossanovajazzmétalreggae. Il y a de tout. C’est cool. Et puis il y en a d’autres qui me disent, moi je veux faire du rock, je veux faire du U2, Pink Floyd, etc. Ok. On va soit faire des études de style pour arriver à faire ce qu’il a envie. Ou carrément bosser les solos si le niveau est déjà acquis.

Antoine : Parce que les solos c’est plein de petits détails qui se mettent bout à bout.

Jillian : Voilà, c’est ça. C’est compliqué de leur expliquer que ce n’est pas possible tout de suite.

Antoine : Malheureusement. Ou alors il faut le simplifier à fond des fois.

Jillian : Du coup l’intention n’y est plus quoi.

Antoine : Ton parcours musical pour en arriver là ?

Jillian : Il est très simple. J’ai commencé à 8 ans. J’ai commencé à Nieul 2 ans, et après je suis parti directement à Couseix avec Anthony BELINGARD à la guitare. Et je suis resté 10 ans avec lui à Couseix. Il m’a amené jusqu’à ce qu’on appelle le CEM, le Certificat d’Etude Musical. Et je l’ai eu et après on a postulé avec Valentin en même temps à Tulle pour le DEM, le Diplôme d’Etude Musical.

Antoine : C’est comme ce qui se passe au conservatoire en fait…

Jillian : C’est ça. Sauf qu’à Limoges, ils n’en présentent pas en musiques actuelles. Donc c’est vite lourd. Du coup, on devrait essayer de le passer cette année.

Valentin : On va le passer cette année.

Jillian : On va le passer cette année et on devrait l’avoir. Et du coup on va aussi passer l’entrée de diplôme d’Etat. C’est théoriquement le dernier truc à avoir pour être prof, même si on l’est déjà. On l’a fait par pistonnage. Et aussi parce que les gens nous connaissaient, ils savaient comment on était, comment on réagissait avec la personne en face, etc. Et ils savaient par où on était passé aussi niveau études. Donc ils savaient ce qu’on savait jouer. Donc, on a été pris aussi par rapport à ça et voilà.

Antoine : Du coup, tu as commencé la guitare dès le début quand tu as commencé les cours en fait. Tu as pas fait trop de solfège ?

Jillian : Si, si beaucoup. En fait à Nieul si, beaucoup. Et à Couseix aussi en fait. C’est un solfège vachement différent. Donc à Nieul c’était du solfège très classique, donc ce que tout le monde a dû faire et ce que tout le monde appelle « le truc chiant ». Mais en ayant eu Tony Lardais en solfège et aussi en pratique collective, il a su m’amener ce côté un peu fun du coup et pas « j’y vais à reculons ». Mais maintenant quand j’ai des élèves qui viennent et qui disent : « Ah non, le solfège je n’ai pas du tout envie d’en faire.

– Pourquoi ?
– Il y a tout le monde qui dit que c’est relou ».

Ça ne veut rien dire. Et puis les ¾ des gens n’en n’ont pas fait comme moi j’en ai fait par exemple. Il y a plein de trucs qui sont hyper intéressants. Du moment qu’on veut découvrir entièrement la musique.

Romain : C’est vrai qu’arrivé à certain stade, ça manque de ne pas en avoir fait. Quand j’achetais des bouquins pour essayer des trucs, je ne comprenais pas sur les enchaînements. Et puis en lisant le livre tu dis ah oui…

Jillian : C’est un peu comme plein de choses, le début est fastidieux, mais la suite est bien.

Antoine : Et si toi tu devais enseigner le solfège, comment tu devrais l’aborder en fait ?

Jillian : J’en fait de toute façon. Pendant les cours de guitare à Limoges, on ne présente pas de cours purs et durs de solfège. C’est pendant le cours particulier de guitare qu’on le fait aussi. Donc je l’aborde simplement et ludiquement on va dire. On présente une corde. Un corde c’est 3 notes, et on explique que c’est dans l’ordre si tu montes sur la corde, tu montes dans la gamme. Généralement tu leur dis gamme, tout de suite ça ne comprend rien. Tu dis l’ordre des notes c’est quoi ? « Ah ben, Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. » Voilà, donc mi, fa, sol, c’est dans l’ordre aussi. On passe à la deuxième corde, etc. Ça c’est pour les cours avec la guitare. Après tout dépend du niveau de l’élève aussi. Mais j’essayerai de le ramener… Je ne sais pas si tu connais la théorie des Balls, la web série. Il dit qu’il faut faire vibrer les choses dans le même plan que nous. Et c’est un peu l’idée. Le solfège classique ça ne m’a pas plu et ça ne plait plus beaucoup parce que les gens bah…

Antoine : C’est l’école après l’école quoi…

Jillian : Voilà, c’est ça. Par contre ce qui m’a plu dans les cours de Tony, c’est : Ah ben tu vois, on a un renversement… Bon, je te fais écouter Noir Désir. Ah ouais c’est cool. Parce que j’aime bien Noir Désir par exemple.

Antoine : Mettre en pratique directement la théorie quoi…

Jillian : C’est ça. Faire vibrer l’élément en même temps que nous au même plan. C’est comme ça que j’aborderais les cours je pense.

Antoine : Pour la guitare c’est une bonne méthode. Pour le piano, je prends le piano parce que je suis pianiste et je ne joue qu’au piano. Mais c’est juste qu’il faut une grosse base de solfège pour pouvoir déjà juste commencer à regarder une partition et déchiffrer.

Jillian : Et c’est là, l’univers qu’il y a aussi entre le piano et la guitare par exemple. C’est que le piano, ce qui est je trouve ultra bien, c’est qu’on a cette réflexion permanente sur, j’ai joué un Sol Majeur 7 par exemple, qu’est-ce qu’il y a comme note ? Alors que moi tu me dis, je joue un Sol Majeur 7, la position elle est la même partout. Alors qu’au piano, c’est aussi mécanique, mais il y a quand même cette réflexion un peu position.

Antoine : C’est vrai que quand tu joues d’un sol 7e à un sol# 7e, sur la guitare c’est juste une case, mais sur le piano, il faut tout décaler.

Jillian : C’est ça ouais.

Romain : Ce n’est pas si chiant que ça en fait.

Antoine : Ce n’est pas si chiant, à condition de s’intéresser vraiment à ce que c’est plutôt que de faire ça, apprendre bêtement, de mettre directement en pratique.

Romain : Si on ne connaît pas les notes, au final, on ne connaît jamais vraiment son instrument, on ne sait jamais ce qu’on fait. Pourquoi ton Fa, il est à tel endroit ? Pourquoi quand tu fais ton accord de Sol tu mets ton doigt dans cette position. Si tu n’as pas eu un minimum tu ne comprendras jamais pourquoi.

Jillian : Ouais. J’avais un prof qui me disait ça. C’est aussi la différence qu’il y avait entre plaisir et école. C’est qu’à l’école, moi ce qu’on le disait souvent, j’ai oublié la phrase… La compréhension n’est pas la clé de la réussite.

Romain : Bah si.

Jillian : Non, non. On te demande d’apprendre, pas de comprendre. Moi j’ai eu mon bac comme ça.

Antoine : Oui, parce qu’au bac, tout ne t’intéressait pas aussi.

Jillian : Oui. Bah moi, il n’y avait rien qui ne m’intéressait. En musique, il y a des élèves, des fois je vois qu’ils ne comprennent pas et je me dis bah, ce n’est pas cool. Ce n’est pas cool pour lui et je me dis juste, il faut que je fasse ça parce que je dois le faire. Et ça je n’aime pas. Rien qu’aujourd’hui du coup c’est… Il y a une élève qui m’a dit, je ne comprends pas. Alors que le truc est simple pour moi, mais du coup j’ai passé 10 minutes à lui expliquer pour qu’elle comprenne et pas qu’elle se dise la position d’un barré c’est ça et c’est tout. Et moi je n’aime pas ça. Donc, l’idée c’est ça que j’inculquerai.

Antoine : Très bien. Moi je suis un peu de ton avis en fait. On ne se revendique pas forcément excellent pédagogue mais lorsqu’on le fait, on voit que ça marche, du coup on continue et puis on voit que les gens ça les intéresse plus en fait.

Romain : Surtout dire à des gens : apprends, apprends, apprends. Si tu ne comprends pas, ce n’est pas grave, tant que tu me recraches ce que je veux, ça va. Bah non, ça ne marche pas. Ça va juste saouler.

Antoine : Ou alors au bout d’un moment il faut lui expliquer si jamais les enfants sont petits tout ça. Au début, quand on t’apprend l’ordre des dièses et des bémols, on va pas t’expliquer le cycle des quintes, tout ça. C’est pour ça qu’il y a des trucs des fois, il faut essayer de comprendre comment ça fonctionne. Au moins les premiers dièses, les bémols, comprendre.

Jillian : Ouais c’est ça. Amener petit à petit. De toutes façons c’est des cours de 30 minutes. Je le fais avec des élèves de 45 ans. Ils me font : « Ouais, moi je veux que tu me donnes tout.
– Bah d’accord allez c’est parti, alors tonique – tierce – quinte, la tierce c’est ce qui fait mineur majeur
– Ok… »

Antoine : Et pour les élèves du coup qui sont plus âgés effectivement, tu donnes toujours une demi-heure ou plus ?

Jillian : Ça n’a rien à voir avec l’âge. 30 minutes c’est bien parce qu’on a le temps de dire assez de choses et pas trop. Parce que plus tu en dis, plus il faut retenir. Il y a cette théorie qui dit, le cerveau ne peut pas se concentrer 30 minutes d’affilées. Moi je suis sûr que c’est vrai parce que le mien, il n’arrive pas à se concentrer plus de 2 minutes. Mais je vois des élèves, surtout les jeunes c’est vrai, même les plus âgés, si je leur fais 30 minutes non-stop, à la fin ils ont mal au crâne où ils décrochent à un moment. Tu leur parles, tu leur parles et tu regardes dans les yeux, tu vois que c’est absorbées les paroles et puis après : attends, tu as dit quoi il y a 5 minutes ?

Antoine : Si je te fais un petit plan des cours que je donne : moi je n’ai que des pianistes, effectivement j’avais un guitariste mais au final du coup, il est parti, je n’ai que des pianistes. Et ce que je fais c’est que je passe un petit quart d’heure juste en entraînement de solfège, lecture de notes, lecture de sol, fa et lecture de rythme. Si il y a une petite leçon qui va avec une petite notion genre, gamme, les intervalles, les armures. Ça ne va pas à plus de 15 minutes. Et après le reste du temps, je dure environ une demi-heure au piano entre l’entraînement des gammes, plus le petit morceau qu’on a fait ensemble. Et plus le temps de parole, ça fait bien une heure au final. Donc moi je prends plus le temps de faire ça posé. En toute objectivité, qu’est-ce que tu en penserais toi par exemple ? Est-ce que tu dirais non c’est beaucoup trop ou alors…

Jillian : Ben là, tout dépend de l’âge je pense aussi.

Antoine : Ouais, voilà tout dépend de l’âge. Effectivement, moi je donne des cours de 30 minutes aux petits et jusqu’à une heure pour les plus grands après.

Jillian : Un adulte, même si le cerveau ne se concentre pas une heure… Déjà comme tu l’as dit, il y a le temps de parole et il y a aussi le fait que tu changes de matière. Parce que même si on reste dans la musique, ça change de matière. On fait du rythme et de la compréhension harmonique on va dire, de la compréhension de la musique en générale. Et après tu fais le morceau je suppose, et tout ce qui mélodie.

Antoine : Voilà c’est ça le piano en lui-même.

Jillian : Bah ouais voilà, c’est ça. Donc, moi je pense que c’est bien.

Antoine : Enfin, après bien ou pas, je ne sais pas effectivement mais il y a plusieurs méthodes pour enseigner. Il y en a souvent qui disent : Ah non, il n’y a qu’une méthode pour enseigner…

Jillian : Non, mais je déteste ça déjà… J’en ai déjà rencontré, première fois que je l’ai vu, ça s’est très mal passé en fait. Je n’ai rien dit, et puis comme j’ai une grande gueule, bah il y a un moment où c’est sorti quoi. Et ça ne s’est pas mal passé mais, c’était tendu. Maintenant ça va mieux, parce qu’on a tous les deux fait un pas, etc. Mais c’est vrai que moi je prends les choses telles qu’elles sont et assez directes. Je prends au premier degré, sauf si je vois que c’est de l’humour mais je prends vite au premier degré. C’est vrai que si tu me dis : ouais mais ta méthode c’est de la merde, je ne vais pas dire « On va voir ton taux de réussite par rapport au mien. » Parce que moi mon taux de réussite en 3 ans, il n’est pas hyper, hyper élevé. Mais je vois que mes élèves ils reviennent et ils n’y vont pas à reculons.

Antoine : C’est ça. Et ils travaillent chez eux parce qu’ils aiment bien ça aussi.

Jillian : La plupart du temps ouais. A part ceux qui ne sont pas motivés mais… Il y en a toujours un ou deux mais… Ouais c’est vrai que la manière de dire « Cette méthode c’est nul, il faut faire comme ça. » Non, ça ne marche pas. Moi j’ai des potes qui ont appris à faire du vélo sans les petites roues.

Antoine : Directement.

Jillian : Bah voilà. C’est pareil, il n’y a pas une méthode.

Romain : Et puis, les graviers ça forge.

Antoine : C’est clair ouais. Bon du coup, Valentin, si on se concentre plus sur toi en tant que prof de batterie. Alors, la batterie n’a rien à voir avec le piano, guitare, mais ça peut quand même être intéressant.

Valentin : Exactement. Justement il faut quand même un peu avoir aussi des bases en rythme, en notes. On n’a pas grand-chose à faire des notes sur le coup, on est beaucoup plus centré sur le rythme. Donc, du coup il faut quand même apprendre à l’élève qu’est-ce que c’est qu’une noire, qu’est-ce que croche, etc.

Antoine : C’est quoi une croche ?

Valentin : Qu’est-ce que c’est une croche ? Une croche c’est la moitié d’une noire.

Antoine : C’est quoi une noire ?

Valentin : C’est un temps…

Antoine : Ça va être très long !

Valentin : Ça va être long, on ne va pas faire un cours de solfège. Mais par exemple pour les élèves, ce que j’essaye de faire au premier cours, c’est que j’essaye déjà de leur apprendre à tous ceux qui débutent, le même rythme. Le rythme que tous les batteurs ont appris. Et il y en a qui y arrivent assez vite, et d’autres beaucoup moins. Et donc, à ceux qui vont y arriver beaucoup moins, on va y aller par tâtonnement, je vais leur expliquer comment ça marche un peu plus en profondeur. Et si vraiment ils n’y arrivent pas justement, on va vraiment commencer à revoir les bases en solfège. Du coup je vais commencer à être un peu plus dans du solfège juste pour ces bases-là. Pour ceux qui vont un peu plus vite, là on va commencer à voir un peu plus de rythme.

Antoine : D’accord. Comment se déroule un cours de batterie pour toi comme tu l’enseignes ? Est-ce que c’est différent d’un cours de guitare, d’un cours de piano ?

Valentin : On ne va pas vraiment faire de la lecture de note, on va plutôt revoir un peu les rythmes que l’on a vu la semaine précédente ou les morceaux, s’il y en a qui ont des morceaux. Déjà il faut qu’ils prennent le temps de s’installer, ça prend un petit temps parce que chaque batteur a une corpulence ou une taille différente, il faut qu’ils soient à l’aise. Il y en a qui sont droitiers, il y en a qui sont gauchers, donc il faut inverser le sens de la batterie. Ça, ça prend déjà un petit peu de temps dans le cours. Et après, il y en a qui ont plus bossé que d’autres, ceux qui ont plus bossé, la chose qu’ils avaient à voir, ça va aller beaucoup plus vite, donc on va commencer sur quelque chose de différent, un nouveau rythme, un nouveau morceau. Et ceux qui n’ont pas travaillé, on repasse dessus, on rabâche un petit peu. Si au bout de 3 mois, on est toujours au même rythme, je vais commencer un petit peu… Voilà, c’est un peu la même chose en guitare. C’est similaire finalement.

Antoine : Ouais un petit peu d’accord effectivement. Alors toi du coup tu as ton école à toi ou c’est dans la même structure ?

Valentin : C’est la même structure. A l’EML.

Antoine : D’accord. C’est musique actuelle…

Valentin : Musique actuelle ouais.

Antoine : Prof de basse aussi du coup ?

Valentin : Il y a une prof de basse. Deux profs de guitare, un prof de saxophone et il y a un autre prof de batterie en plus. C’est ça ?

Jillian : Ouais.

Valentin : Il y a 2 profs de batterie à l’EML. Moi j’ai la plupart des élèves et il y a un deuxième qui prend les élèves qui restent le jeudi. Bref pendant les jours où je ne suis pas là, il a quelques élèves.

Antoine : C’est un petit peu comme à Nancy, la MAI du coup.

Valentin : Moins prestigieux mais oui. On n’en est pas là mais dans cette école il y a quand même eu des masterclass avec notamment des gens comme Kevin ReveyrandFrancis Arnaud, qui sont des gens… Des musiciens qui ont tourné avec Aznavour, des gros musiciens quoi. Donc je suis à l’EML depuis cette année.

Antoine : Ok, c’est tout récent. Du coup on t’a un peu délaissé Timothée. Parce que tu n’es QUE bassiste… Oula, je vais me faire des ennemis…

Timothée : Eh ouais, malheureusement je ne suis que bassiste et en plus je ne suis même pas prof.

Antoine : C’est intéressant la basse. C’est un peu comme la guitare de toutes façons, l’apprentissage de la basse. Toi tu as appris comment en fait ?

Timothée : Je suis le mec qui a appris tout seul. J’ai appris comme ça, parce qu’un jour je me suis dit « Tiens je vais faire de la batterie ou de la basse, je ne sais pas trop. » J’ai vu le prix d’une batterie, j’ai dit bon, je vais faire de la basse alors. Et voilà comment ça a commencé quoi.

Antoine : Tu t’es mis du coté rythmique plutôt que…

Timothée : Ouais clairement je me suis positionné tout de suite sur le côté rythmique d’abord. Entre les deux, j’ai préféré tout de suite la basse. Et au final j’ai appris vraiment à l’ancienne. Genre j’ai pris un morceau et je me suis dit : « Tiens, ça sonne comment… » Et j’ai réussi à le retrouver vite fait sur la basse. Voilà, comme tous les gars qui ont appris tout seul dans leur coin, ça a fait son petit chemin. Après du coup, je ne peux pas dire que je suis prof de basse, je ne peux pas avoir la prétention de dire que je vais apprendre quelque chose à quelqu’un.

Antoine : Tu t’en sentirais capable, après ?

Timothée : À un moment donné, j’ai essayé, il y a un an ou deux je me suis dit « Pourquoi pas effectivement. » J’en avais même parlé à Jillian et Valentin, je leur avais demandé si on ne pouvait pas me trouver des cours.

Valentin : J’ai dit non.

Timothée : Ouais, toi tu pensais déjà que ce n’était pas une bonne idée et tu as bien eu raison.

Jillian : Ceci dit, Tim ne sera jamais un grand bassiste à mon avis. S’il reste comme il est, il ne le sera jamais. Par contre, je lui ai proposé dans l’école que je veux faire, sous les 10 ans à venir, si il y a des gens intéressés, de faire des cours de MAO parce que, c’est lui qui fait tous nos samples, il en fait trop, c’est relou parce qu’ils sont beaux. Et du coup il le prend mal des fois quand on lui dit de tout supprimer et de n’en laisser qu’un sur six. Par contre les samples qu’il produit, et puis même les enregistrements qu’il nous fait, et les compo, il compose très bien aussi…

Antoine : Tu as une grosse base solfège du coup alors !

Jillian : Ah non, il a tout appris tout seul quoi.

Timothée : Ouais non. Dans les débuts de Desert Dew avec un gars qui malheureusement n’est plus là, j’ai appris le solfège avec lui qui, lui avait plus les bases… Enfin bref, moi je dis ça parce qu’au final quand je les entends parler de tout et n’importe quoi concernant le solfège, je ne comprends pas 50 % des trucs. J’ai principalement les bases dans tout ce qui va être la mesure, la noire, la croche, etc. Mais c’est vrai que quand ils commencent à parler de je ne sais trop quelle gamme ou cycle de machin, là je suis perdu. Vraiment, j’ai tout appris sur le tas.

Antoine : La question ça serait, est-ce que tu te sentiras capable effectivement en ayant une petite formation solfège, mais vraiment sur les bases qu’ils pourraient t’apprendre en plus (s’ils avaient le temps pour ça par exemple), que tu développes au moins les bases, que tu saches de quoi on parle quand on parle de gamme, d’intervalle… Est-ce que tu te sentirais capable de devenir prof de musique au moins pour les débutants ?

Timothée : Je ne sais pas si je pourrais dire que je suis capable de faire apprendre quelque chose aux gens ou même de le faire comprendre. Parce que je ne sais pas si j’ai vraiment cette capacité à expliquer clairement, comment procéder sur certains points. Du coup, c’est pour ça que je me dis que je ne sais pas si un jour j’arriverai à être professeur de quelque chose, qu’importe la matière. Mais c’est vrai qu’après voilà, comme a dit Jillian, je fais tous les samples du groupe, je fais tous les enregistrements actuellement, bien sûr je suis loin d’être le meilleur, et c’est pour ça que peut-être un jour ça va passer sur un autre studio et que ça ne sera plus moi qui sera en charge de ça. Mais pour le coup, tout le savoir que j’ai pu accumuler, si je peux appeler ça du savoir, vu que je l’ai eu de manière autodidacte, je n’ai pas vraiment de discours à tenir derrière, je n’ai pas de truc préparé quoi. Clairement pour expliquer tout ça, c’est un peu…

Antoine : Tu ne saurais pas par quel bout t’y prendre aussi ?

Timothée : Déjà. Parce que je n’y ai pas franchement réfléchi au final. Comme j’ai avancé à tatillon vraiment comme ça, à découvrir une petite étape par-là : « Ah ouais c’est génial, comment on peut mixer la guitare, finalement la basse elle n’est pas mal… » En fait je ne sais même pas par quoi commencer.

Romain : Quand on t’enseigne tu as toujours le plan, tu sais où aller.

Timothée : J’avais lu vite fait un bouquin que Romain avait acheté pour du mastering d’enregistrement, etc. Le sommaire il est comme ça. Et moi je me dis, j’ai appris un tout petit peu de tout ça chaque fois. Et jamais je n’ai pensé à un ordre comme ça quoi. C’est vraiment là que je me démarque un peu du reste du groupe. On a un peu ça en commun avec Romain quand même, c’est que je suis vraiment la partie autodidacte du groupe, tandis qu’eux ils sont la partie où ils ont voulu apprendre par eux-mêmes, pousser leurs limites, etc.

Antoine : Et, est-ce que vous, vous êtes dit « Un jour, je deviendrai prof de musique. » ?

Jillian : Oui.

Antoine : Ah vraiment !

Jillian : Oui. À 10 ans.

Antoine : À 10 ans déjà ?

Jillian : Ouais, déjà à 10 ans. En 6e j’étais là : « **tain, comment je suis nul en maths, du coup je vais être prof de guitare. Même si je suis nul en guitare. » Du coup j’ai un peu augmenté. Je suis toujours nul mais je suis prof quoi.

Antoine : Parce que tu as appris la guitare, tu as appris tout le solfège qui va avec, et en apprenant ça, après, tu as pu toi-même te faire ta propre méthode ou la réutiliser.

Jillian : Ma méthode je ne l’ai pas encore faite parce que, en solfège déjà, je ne sens pas encore de me présenter en fait. Quand tu présentes ta méthode, c’est un peu un ouvrage sur toi. Et ça prouve aussi ce que tu penses, comment tu vas enseigner et tout. Et du coup, je sais que Tony l’a fait et quand je l’ai vu j’ai fait : « Waouh c’est beau ! C’est bien écrit et tout. » Alors Jillian ça donne quoi ? D’accord, il y a une faute à chaque mot, le mec il a voulu dire un truc, on ne comprend rien. En fait, orale je préfère parce que, au moins je sais que l’idée en face n’est pas mal perçue parce que je lui demande 50 fois s’il a compris et de me répéter ce que j’ai dit. Je cherche s’il a bien compris quoi.

Antoine : D’accord. Mais de toutes façon au début t’as peut-être galéré un peu forcément.

Jillian : Ouais forcément.

Antoine : On s’y fait rapidement moi je trouve.

Jillian : Ouais. Là c’est cette année que j’ai commencé les pratiques collectives. Bon bah, déjà tu passes de un à 3, voire plus, d’élèves. On peut monter jusqu’à 7 des fois. Lui (Valentin) je sais qu’il en a 5.

Valentin : Pas du tout, j’en ai que 3.

Jillian : Ah bon ! Donc, moi j’en ai 3 aussi. Tout dépend de l’âge et du nombre. Mais à Limoges ça se passe relativement bien parce qu’ils sont calmes et qu’ils sont un peu plus vieux quoi. A Couseix, ils sont un peu plus jeunes, ils sortent du collège, ils sont plus excités et tout. C’est vite difficile à cadrer. Mon premier cours, c’étaient les collégiens et tout, je me suis dit c’est bon, je les connais, je les ai déjà vus aux auditions, mais pas en cours. C’est compliqué au début, ça met un stress en plus. Deuxième session, tu te dis bon, tu sais à quoi t’attendre, troisième session tu te dis bof, je sais à quoi m’attendre, quatrième session tu fais bah allez ! Puis après ça devient une routine. Ça se met bien en place.

Antoine : Ok. Bon bah on est presque sur la fin. Une toute petite dernière question : Tu me disais que tu avais une expérience en MAO, en composition, est-ce qu’il y en a d’autres qui en ont ou même…

Romain : Je commence un peu là à mieux comprendre. J’ai voulu essayer au début, ce n’était pas folichon. Là j’ai refait des tests pas mal chez moi, je m’entraîne beaucoup à la maison tout seul. Je m’enregistre, je passe des trucs, je mets des claviers, je mets des nappes. On se rend vite compte quand même que c’est lourd. Il faut s’entraîner. Après en effet je pense qu’on prend vite les réflexes par contre. Tim m’a montré certaines façons de faire que j’ai refait, que je ne faisais pas. Et en effet, ça marche bien.

Timothée : Le problème avec la MAO, c’est surtout de savoir repérer les mauvaises habitudes qu’on prend. Ça c’est peut-être la ligne principale. C’est vraiment un truc difficile pour le mixage déjà pour trouver le savoir par exemple sur Internet. Alors là, incroyablement dur. À chaque fois on tombe sur la chaîne où ça va coûter tant d’euros par mois parce que c’est un gars qui se rémunère dessus, forcément il faut qu’il se fasse sa paye. Un autre coup ça va être un gars qui va dire « Moi, je ne me fais pas payer, par contre, je sais tout. » Du coup, vu qu’il sait tout, il ne sait rien au final. Et le truc c’est qu’au final, on ne sait vraiment pas qui prêche le vrai qui prêche le faux.

Romain : Ce que je fais là actuellement pour essayer d’équilibrer les sons correctement, c’est que sur le Main, je mets zéro limiteur. C’est-à-dire que quand je mixe mon truc, ça doit sortir propre à la fin, sans qu’il n’y ait aucun limiteur sur aucune piste. Tout équilibrer correctement qu’il n’y ait aucun pic, rien du tout. C’est des petits trucs comme ça que je m’amuse à faire, je me lance des petits défis.

Jillian : Après, ce que je m’amuse à faire, c’est d’appeler un vrai studio.

Antoine : Et à travailler pour le payer.

Romain : La batterie ça va être obligé de passer par un studio par exemple. Parce que là, si on faisait un autre style de rock peut-être que ça pourrait passer, mais…

Timothée : Même de basse, c’est un instrument qui demande… Il y a une telle plage dynamique, ça peut tellement partir de 2 décibels de puissance jusqu’à un truc qui tape les 130.

Romain : Les micros en soit, ça coûte une fortune. Les bons micros, si on veut quelque chose de bien, pour avoir un son propre, déjà ça coûte cher, ensuite si tu veux la bonne ambiance pour ta batterie, une room qui soit correcte, là aussi c’est pareil, il faut la faire quoi. Et tu ne peux pas faire ça dans ton salon.

Timothée : Si, il faut appeler un acousticien.

Romain : Ouais, bon je pense que si on débarque avec les batteries dans le salon de chacun, je pense que…

Antoine : Vous, tout ça, ça vous a apporté quoi pour le groupe, toutes ces expériences que vous avez ? Est-ce que vous avez vraiment trouvé une utilité pour le mettre au profit du groupe ?

Jillian : Oui.

Valentin : Déjà ça nous a beaucoup formé justement, que ce soit les cours à donner, que ce soit les cours qu’on a pris, tous les cours qu’on a pu avoir, déjà pour ce groupe Desert Dew on a pu apprendre de nos erreurs un petit peu, même si on en fait encore beaucoup, il ne faut pas se le cacher. Mais du coup, on arrive sur un projet un peu plus mâture justement grâce à un peu tout ce qu’on a eu comme formation.

Timothée : C’est un peu ça la force de Desert Dew actuellement, c’est qu’au final dans les quatre membres ça n’est pas le premier projet de quelqu’un. Et on a tous un peu de recul par rapport à ça.

Romain : Le son, les amplis, je sais que ce sont eux qui me passionnent ça par exemple…

Jillian : Moi pas.

Romain : C’est vrai que du coup, pourquoi utiliser tel ampli, et pas un autre, pourquoi conjuguer les sons comme ça, le matériel, comment on va faire…

Jillian : Pour conclure, je pense que l’expérience et les connaissances de chacun… Par exemple moi, je sais les techniques guitaristiques, et de basse parce qu’il (Timothée) joue au médiator. L’alterné, parce que, déjà, les deux-là (Valentin et Romain) c’est des bourrins. Si, si t’es un bourrin. Il ne joue pas fort, mais si par exemple il y a un rythme qui fait « pa pa papapa », il va faire « pa pa paPAPAPA ». Un truc comme il le sent, mais en bougeant plus. Et moi je peux leur amener ces corrections. Tim plus sur la batterie, Romain plus sur la guitare niveau son. Romain, il connaît beaucoup sur le son, il a un avis des fois trop tranché et surtout tout le temps. Du coup ça me permet aussi d’avoir un aiguillage. La batterie, bon bah quand on jouait… moi j’écoute… c’est une batterie quoi. Ce n’est pas du tout pro, lui (Valentin) il ne savait pas la régler, Tim il a fait son… Il est passé par derrière, il lui a fait dans le dos quoi.

Valentin : Il m’a conseillé sur les réglages.

Jillian : Ah non, il te l’a fait ! Il le lui a fait sans le lui dire. Après il a re-réglé. Là on arrive à un truc plutôt correct quoi.

Romain : Je pense d’ailleurs que tout le monde est audible dans le groupe actuellement.

Antoine : Et comme ce n’est pas votre première expérience, vous serez d’accord avec moi que si maintenant on vous disait qu’il n’y a plus de groupe et vous jouez de la musique tout seul, ce serait « Non ».

Timothée : Ah ouais non, moi la musique sans groupe… ça dépend en fait. Dans mon cas, je sais que j’ai commencé tout seul…

Romain : C’est que tu ne peux pas envisager la guitare comme un instrument seul.

Jillian : Même si je jouais tout seul…

Antoine : De n’avoir aucun groupe tout ça, de ne pas rencontrer d’autres musiciens et tout, est-ce que tu serais à l’aise avec ça ?

Jillian : Non, ça serait chiant. En fait, là tout de suite, je me dis « Ah ouais, je peux bosser ce que je veux, faire ce que je veux… », mais en fait au bout de deux semaines ça me manque de ne plus jouer. Même déjà au bout d’une semaine, je fais « Ah déjà je suis trop content de vous voir les gars ! »

Valentin : L’essence même de la musique déjà c’est le partage avec les autres. Pour moi c’est inconcevable de jouer tout seul dans sa chambre.

Antoine : S’il y avait un mot de la fin à dire ?

Jillian : Brest.

Romain : Brest c’est bien je trouve.

Antoine : Bah voilà.

[…]

Antoine : On peut vous retrouver où du coup ?

Jillian : Facebook, Instagram, SoundCloud, YouTube…

Romain : Ouais, sur Facebook, ça nous fait toujours plaisir de voir qu’il y a un peu de monde qui suit éventuellement ce qui se passe… YouTube bientôt du coup. Insta on met quelques trucs, la vie du groupe en répètes, quand on part en concerts…

Antoine : Merci les gars !

   Merci à tous d’avoir regardé cette vidéo ! La prochaine fois, je vous proposerai une interview sur mon ancien professeur de piano au Conservatoire… 

À bientôt pour une prochaine vidéo et pour un prochain article sur le blog ! Ciao les zikos ?

4 Replies to “Interview d’Un Groupe De Musique : Desert Dew”

  1. Merci Antoine de nous proposer de découvrir le groupe Desert Dew au travers de cet interview sympa. ?

  2. Florence FILATRIAU dit :

    merci Antoine, quand je vois des personnes qui jouent d’un instrument de musique je suis admirative car je vois le travail immense qu’il y a derrière. J’étais médusée par le piano mais mes parents mon offert un orgue électrique et pour moi ce n’était pas pareil. j’ai donc appris l’orgue à 12 ans pendant 2 ans mais sans réelle envie.

    • Antoine Bidet dit :

      C’est vrai qu’entre un orgue électrique et un piano ce n’est pas vraiment pareil :/ Mais avec ces 2 ans d’initiation que tu as eu, il n’est jamais trop tard pour reprendre ! 🙂

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