Les Pédales Du Piano

? Cliquez et découvrez ici à quoi servent précisément les pédales du piano, en fonction que l’on soit en présence d’un piano droit ou d’un piano à queue… ?

Par :

Piano

  Bienvenue dans ce nouvel article traitant du thème « Les Pédales Du Piano » !

   Vous êtes-vous déjà demandés à quoi servaient les pédales du piano ?

  Quelles étaient leur utilité, et dans quelles circonstances elles pouvaient servir ? Parce qu’après tout, 3 pédales… On se croirait au volant d’une voiture !

   Non non, ce n’est pas tout à fait pareil.

   C’est pour cette raison que, dans cet article, je vous explique comment vous servir correctement de ces leviers afin d’embellir votre jeu au piano.

   Alors, on enlève le mode automatique, et on passe la première.

On commence sur les pédales du piano avec… la Una Corda !

I. LA « UNA CORDA »

   Tout d’abord, la pédale de gauche est une pédale qui permet d’adoucir le son en le feutrant, ce qu’on va chercher à faire sur les passages qui sont joués encore plus piano que piano, comme pianissimo par exemple.

   Elle est actionnée – bien entendu – avec le pied gauche, et on l’utilise en la laissant appuyée pendant un certain temps et non ponctuellement. En général, comme on suit les nuances, on peut être amené à l’utiliser sur plusieurs mesureslignes ou pages entières !

   D’ailleurs, ne l’utiliser QUE sur UNE note ne vous donnera presque aucune impression. C’est un peu une pédale « nuance » qui prend sens sur le long terme.

   Personnellement, je sais que j’adore l’utiliser sur bon nombre d’œuvre de Chopin et de Liszt. Combinez ça à un piano à queue haut de gamme, et vous obtenez un vrai diamant sonore !

   Sur une partition, on trouve rarement d’autres indications que « p » ou « pp » qui permettent de savoir quand l’utiliser ou pas. À nous, donc, d’ouvrir nos oreilles et de faire les bons choix.

   Et, après tout, ça fait partie de notre travail de pianiste.

  Mais lorsqu’il y a des informations d’indiquées à ce propos, elles se caractérisent sous la forme « UC » et « TC », ce qui signifie respectivement :

• UC : Una Corda

• TC : Tre Corda

   Et là, vous devez commencer à vous douter du principe de fonctionnement de cette pédale…

   Oui, pour feutrer le son, il existe 2 façons de procéder.

A. SUR UN PIANO À QUEUE

   La première, que l’on retrouve sur les pianos à queue, consiste à décaler le clavier de quelques millimètres sur la droite afin que les marteaux soient légèrement décalés de leur position initiale.

   Au lieu de frapper les 3 cordes, ils ne vont donc en frapper qu’une seule ou 2 !

   Si si, je vous assure, le piano se décale réellement vers la droite. Et quand on ne l’a jamais vu, ça peut d’ailleurs être surprenant et assez bluffant.

   Bon, alors pourquoi « Una Corda » si 2 cordes sur 3 sont frappées ?

   Tout simplement parce qu’à une certaine époque, il y avait moins de cordes dans certains pianos, et seulement 1 corde sur 2 était frappée.

  Depuis, on a rajouté une 3ème corde pour les notes médium à aiguës. Et, pour conserver le principe de la Una Corda tout en gardant une puissance suffisante de son, les marteaux viennent taper 2 cordes au lieu d’une seule sur les 3.

B. SUR UN PIANO DROIT

   Maintenant, sur un piano droit, le système est bien différent, mais le rendu est quasiment identique.

   Au lieu de décaler le clavier sur la droite, on vient rapprocher les marteaux des cordes afin de diminuer la distance de frappe, ce qui amène moins de puissance au son, et donc un aspect plus feutré et plus doux.

   D’ailleurs, en appuyant dessus à répétition, le clavier se met à sauter légèrement sous les doigts, c’est plutôt amusant – que des barres.

   Allez, on passe maintenant à la pédale du milieu !

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II. LA PÉDALE DU MILIEU

   Cette pédale est la moins utilisée dans le répertoire pianistique, et ce pour 2 raisons qui sont, encore une fois, liées à leur système de fonctionnement suivant le type de piano sur lequel on joue (oui, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?).

Voyons donc quels sont ses rôles dans les pédales du piano, suivant qu’il soit droit ou à queue !

A. SUR UN PIANO DROIT

   En général, pourquoi possède-t-on un piano droit plutôt qu’un piano à queue ?

   Pour 2 raisons principales : le prix et la place disponible chez soi.

  Eh oui, il ne faut pas se leurrer, un piano à queue, ça prend de la place… et ça coûte, à qualité équivalente, 4 fois plus cher (20 000€ contre 80 000€) !

   Et, forcément, lorsque l’on n’a pas les moyens d’avoir une pièce spécialement dédiée à accueillir un piano à queue, on se rabat sur un piano à droit pour pouvoir jouer en appartement. Mais bon, jouer en appartement, ça peut vite déranger les voisins

   C’est vrai, le piano, c’est bien beau. Mais écouter du piano par envie… Ou de l’autre côté du mur pendant qu’on travaille ou qu’on regarde la télé, ça ne nous le fait pas apprécier de la même façon ! On revient à la notion de ce qui est du « bruit » et ce qui ne l’est pas… Bref, sujet à part.

   Et puis bon, même si écouter son voisin jouer du piano peut être plaisant par moment, l’écouter se planter toujours au même endroit peut vite être… brise-roustons.

  On a donc rajouté une sourdine qui permet  de faire descendre une bande de feutre entre les cordes et les marteaux, ce qui permet donc au son d’être fortement atténué de plusieurs dB et d’être bien plus feutré qu’en utilisant la Una Corda.

   Là encore, suivant les pianos droits, le système peut être légèrement différent :

• Soit on reste simplement appuyé, mais ça peut devenir gênant, à la longue;

• Soit on appuie et on la bloque sur la gauche pour ne pas avoir à rester appuyé.

  D’ailleurs, sur certains pianos, il n’existe que 2 pédales : la Una Corda et la pédale de droite (que je vous détaille juste après). Mais en complément, pour remplacer la pédale du milieu, il y a quelques fois une sorte de tirette sur le côté qui, lorsqu’elle est actionnée, produit le même rendu de sourdine que si c’était une pédale qui en était à l’origine.

   Profitez néanmoins de toute occasion pour l’enlever. C’est plutôt dommage de jouer avec un son assourdi et étouffé quand on peut avoir la chance d’avoir ne serait-ce qu’un vrai piano droit chez soi.

   Et puis, il faut garder l’habitude du niveau sonore d’un vrai piano pour ne pas avoir de mauvais repères lorsque vous jouerez ailleurs pour d’autres occasions.

B. SUR UN PIANO À QUEUE

   Sur un piano à queue, la pédale du milieu correspond à la pédale tonale, que l’on appelle aussi pédale Sostenuto (pédale de soutien).

  Son rôle est de faire résonner certaines touches préalablement appuyées afin d’aller jouer d’autres notes qui seront, elles, non incluses dans la résonance.

   Phrase un tant soit peu compliquée, mais c’est pourtant simple.

  Si l’on a besoin de garder certaines notes en résonance pour faire le pont avec d’autres notes assez éloignées, on va pouvoir rester appuyé sur cette pédale.

  Ainsi, les premières notes résonneront toujours, tandis qu’on sera libre de jouer staccato les notes suivantes si on le souhaite ! Magique, non ?

  Mais alors, si vous connaissez un peu la 3ème pédale, vous devez sûrement vous demander quelle différence il y a entre cette dernière et la pédale Sostenuto ?

   Je vous explique tout maintenant :

III. LA PÉDALE FORTE

   Oui, la pédale Forte, la dernière étape de notre article sur les pédales du piano.

   Cette pédale, à l’inverse de la précédente, est la plus couramment utilisée dans tout le répertoire du piano, à quelque époque que ce soit.

   Et pour cause : son rôle est de venir compléter et embellir le jeu d’un pianiste en donnant un côté « réverbérant », fluide et aéré que l’on trouve très agréable lorsque l’on écoute du piano.

   D’ailleurs, à quoi ressembleraient la Fantaisie Impromptu de Chopin sans cette pédale ? Tout le charme que dégage cette musique serait aussitôt dissipé !

A. LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

   Le principe de cette pédale est très simple, que ce soit sur piano droit ou sur piano à queue :

   Lorsque vous ne jouez pas de piano, toutes les cordes sont étouffées par… des étouffoirs (héhé, quelle perspicacité !). C’est ce qui leur permet de ne pas vibrer dans tous les sens et d’éviter la cacophonie.

  Ainsi, lorsque l’on joue une note en particulier, l’étouffoir de cette note vient à se lever et le marteau peut alors frapper librement la corde, la laissant résonner tant que le doigt reste appuyé.

   Eh bien, ce principe, c’est exactement le même lorsque l’on appuie sur la pédale Forte : au lieu de n’avoir qu’une seule note qui se libère, c’est l’ensemble des cordes de toutes les notes qui viennent à être libérées de leurs étouffoirs, laissant alors libre court à toute résonance.

   Ainsi, toute note jouée sera conservée « en mémoire » tant que la pédale Forte sera appuyée, ce qui permet de faire le pont entre les notes, les accords, créer des arpèges, faire des liaisons, etc., alors que la pédale Sostenuto, quant à elle, ne garde que les notes qui ont DÉJÀ été appuyées au préalable.

   Mais il est possible d’aller beaucoup plus loin avec cette technique.

  Vous pouvez libérer les cordes et chanter (ou crier, au choix…) dans le piano à queue : la résonance produite par votre voix ira se réverbérer dans les cordes les plus chargées en harmoniques similaires (cordes médium – aigues), ce qui peut donner un effet plutôt sympa si l’acoustique est adéquat…

  De plus, lorsque vous libérez une corde de son étouffoir, celui-ci ne laissera pas sa corde sans une mini-résonance (tout ça est très physique, mais c’est le cas, même à très petite échelle).

  Vous pouvez donc actionner puis relâcher la pédale très rapidement pour libérer l’intégralité de vos cordes, les ré-étouffer, re-libérer, ré-étouffer, etc. Vous écouterez alors également une résonance cacophonique monstrueuse si vous le souhaitez (pour créer une ambiance, entre autres). Oui parce que, même si à petite échelle, la résonance est minime, si on multiplie le tout par 230, ça cause autrement…

B. SON UTILISATION

  Pour faire court, il existe 2 utilisations de la pédale forte durant un morceau, mais dont la frontière est quand même très fine.

  Elle peut d’abord servir de pédale rythmique, notamment lorsque vous voyez 3 indications spécifiques possibles apparaître :

Exemple d'une pédale représentée par Ped puis une étoile pour l'article "Les Pédales Du Piano"
Exemple d'une pédale représentée par Ped puis un trait pour l'article "Les Pédales Du Piano"
Exemple d'une pédale représentée par un trait pour l'article "Les Pédales Du Piano"

  Ces indications permettent de savoir précisément les intentions du compositeur quant à la rythmique que le musicien doit exécuter.

   Son utilisation est donc variable : elle peut aller de ponctuelle à récurrente, avec ou non de courtes ou longues interruptions. Tout est indiqué clairement sur la partition.

    La 2nde utilisation de cette pédale, c’est sa fonction de « pédale enchaînée ».

  Cette utilisation ne cherche pas à mettre une rythmique particulière en lumière, mais plutôt à éviter qu’il y a un chevauchement de notes trop différentes simultanément qui pourrait créer un tintamarre épouvantable à la longue.

   Après tout, si vous écoutez des accords de Mi7 et de Si mineur joués simultanément, ça ne va pas être agréable du tout. Eh bien, c’est ce qui se passe si vous les jouez à la suite sans que la pédale Forte n’ait été réenclenchée.

  On peut donc l’utiliser tout au long d’un morceau, sans interruption, mais simplement en « purgeant » de temps à autres lorsque trop de notes différentes viennent à se mélangerPédale d’enchaînement.

  Dans ces cas-là, il se peut que l’indication ci-contre soit ajoutée sous la partition, avec les signes « ^ » (non, ce n’est pas un smiley cyclope…) qui indiquent le moment où la pédale doit être réamorcée :

Représentation du trait de pédale pour l'article "Les Pédales Du Piano"

   Mais, la plupart du temps, rien n’est marqué, et c’est encore une fois au pianiste d’ouvrir ses oreilles et de faire les bons choix, comme c’est le cas sur la majorité des partitions « actuelles », compositions ou arrangements faits par les pianistes du XXIème siècle et de la fin du siècle dernier.

   C’est par exemple le cas sur cette partition d’Anni’s Ballad du compositeur Patrik Pietschmann :

Partition originale :

Extrait de Anni's Ballad de Patrik Pietschmann pour l'article "Les Pédales Du Piano"

Ce qu’il faut comprendre :

Extrait de Anni's Ballad de Patrik Pietschmann avec représentation de la pédale pour l'article "Les Pédales Du Piano"

   Voilà, j’espère que cet article sur les pédales du piano vous aura permis d’y voir un peu plus clair sur les différences qu’il y a entre chacune de ces pédales, aussi bien dans leur fonctionnement que dans leur utilisation.

   Dites-moi d’ailleurs en commentaire si vous peinez à les utiliser correctement, notamment la pédale Forte ! Ça me permettra de pouvoir vous aider par la suite pour d’autres contenus sur le sujet. ?


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6 Replies to “Les Pédales Du Piano”

  1. Nicolas dit :

    Comme toujours un article très complet ! Je dois avouer m’être longtemps demandé à quoi pouvaient servir 3 pédales pour un piano. Ce qui est très intéressant dans tes articles, ce sont les illustrations que tu fais avec des compositeurs célèbres !! Merci

  2. Adelin dit :

    Merci pour ces informations, je peux enfin dire que je sais à quoi servent les pédales du piano ?.

  3. Rachel dit :

    Bonjour Antoine, ton article est très complet et m’a beaucoup intéressé. J’ai une question : Dans quel répertoire utilise t-on la pédale du milieu sur un piano à queue ? Je ne l’ai jamais utilisé de ma vie même pas dans la musique contemporaine.

    • Antoine Bidet dit :

      Merci pour ton retour Rachel 🙂
      Le répertoire, je n’en sais pas grand chose… Mais en tout cas, moi non plus je ne l’ai jamais utilisé, et je pense que ça doit être utilisé peu importe le style, simplement quand on veut faire le tri dans les notes que l’on veut faire résonner ou non.. Mais bon, pour moi, tout fonctionne bien avec la pédale forte alors comme ça au moins… ^^

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