Les Intervalles En Musique

? Cliquez ici pour tout savoir sur les intervalles en musique, de la façon de les construire et de les identifier à leur apparition dans des morceaux connus. ?

Par :

Solfège

Bienvenue dans ce nouvel article traitant du thème « Les Intervalles En Musique » !

   Les intervalles en musique est un chapitre théorique qui peut vous aider à résoudre tous types de problèmes.

   Qu’il s’agisse de retrouver des mélodies à l’oreille, de construire des accords – pour improviser ou composer – ou encore de comprendre plus rapidement une partition et, ainsi, de la déchiffrer plus vite, le calcul d’intervalles est un point clé à sérieusement prendre en considération pour développer ses capacités musicales.

   C’est pourquoi j’ai choisi de vous expliquer dans cet article et en 3 étapes tout ce que vous devez savoir sur eux et surtout, comment arriver à les différencier… dans la pratique. Oui, parce que bon, la théorie, c’est bien. Mais la pratique, c’est mieux.

   Alors, c’est parti !

I. LES FAMILLES D’INTERVALLES

A. L’UNITÉ DES INTERVALLES

   Tout d’abord, il faut savoir qu’un intervalle est une distance, soit un cheminement de sons entre 2 notes.

   Si vous devez effectuer la distance entre Paris et Nice, vous allez devoir partir d’un point A qu’est Paris et parcourir une distance vers un point B qu’est Nice.

   Eh bien, en musique, c’est la même chose !

   Et, tout comme on utilise les mètres comme unité de mesure dans notre vie de tous les jours, on va utiliser là aussi notre propre unité de distance.

   Alors, au premier abord, étant donné que les notes de musique correspondent à des fréquences, on pourrait se dire que cette unité pourrait être le Hertz, l’unité de mesure des fréquences.

   Par exemple, le très célèbre La 3 pur a pour fréquence 440 Hz, et le La# 3 – soit la note située juste au-dessus sur un clavier – 466,16 Hz.

Identification des fréquences pour les notes de musique pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Pour une simple touche de différence, on a déjà 26,16 Hz, c’est énorme ! Et en plus, ça nous fait des nombres à virgule… Vraiment pas terrible…

   Du coup, d’un Hertz à un autre, on se rend compte qu’il n’y a pas grande différence, à moins que notre oreille ne soit bien habituée – et encore !

  Alors, après les Hertz, on aurait également pu utiliser les commas qui sont des rapports de fréquences, donc par définition, des intervalles. Mais bon, cette unité est encore trop petite pour être principale car elle n’est pas utilisée (ou très peudans la musique occidentale.

   Et si je vous expliquais tout de suite pourquoi il n’est pas utilisé avec des termes techniques et mathématiques :

1. Vous partiriez en courant ;

2. Vous ne comprendriez pas tout, étant donné que la plupart des mots que j’aurai utilisé ne vont vous parler que plus tard dans cet article.

   Donc non, le comma, on oublie.

   Mais justement, il existe quelque chose d’encore plus « global » que le comma : c’est le demi-ton.

   Et le demi-ton, j’en ai fait un article à part entière que vous pouvez consulter en cliquant sur ce lien :

   Mais je vais vous résumer ce qu’il en est de façon simple :

   Un demi-ton, c’est la plus petite distance que l’on peut trouver entre 2 touches sur un clavier de piano.

   Autrement dit, étant donné qu’une touche blanche et une touche noire se trouvent juste à côté, elles sont donc séparées d’un demi-ton.

   Et donc, comme on trouve une touche noire entre certaines touches blanches, on pourra dire qu’il y aura 2 demi-tons entre ces 2 touches blanches, soit 1 ton.

   De façon schématisée, voilà ce que ça donne :

Différences entre tons et demi-tons sur un clavier pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Et si vous êtes plutôt un amoureux de la 6 cordes, sachez qu’un demi-ton correspond à la distance entre 2 notes se situant sur une case d’intervalle, tout simplement.

Fonctionnement du demi-ton sur un manche de guitare pour l'article "Les Intervalles En Musique"

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B. LES DIFFÉRENTS INTERVALLES EN MUSIQUE

  Maintenant que vous comprenez parfaitement comment sont construits les intervalles en musique, voyons à présent de quelle façon ils se présentent.

   Oui, parce que, bien entendu, entre un  et un Fa, l’intervalle ne sera pas le même qu’entre un  et un La, c’est logique.

   Néanmoins, l’intervalle présent entre un  et un Fa sera le même qu’entre un Mi et un Sol.

   Et encore une fois, étant donné qu’un intervalle est une distance, cela paraît normal qu’une même distance puisse exister entre 2 points A et 2 points B différents.

   C’est vrai, après tout ! Entre Lyon et le Puy-en Velay, on a 134 km… Tout comme entre Valence et Avignon.

   Tout dépend donc du nombre de demi-tons, tout comme il dépend du nombre de kilomètres en voiture.

   Un intervalle étant la distance entre deux notes, celles-ci peuvent être très proches comme très éloignées. En fonction de cette distance, le nombre de notes comprises entre elles deux va augmenter et c’est en comptant ce nombre de notes qu’on pourra déterminer le nom de l’intervalle.

   Par exemple, un intervalle Do – Mi comprendra les notes Do et Mi. 3 notes composant un intervalle fait donc de lui une Tierce. Voici donc un petit récapitulatif de l’ensemble des intervalles que l’on peut trouver, répertoriés dans un tableau :

Tableau montrant le nombre de notes dans les intervalles pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Et souvenez-vous, rien de telle que la gamme de Do Majeur pour identifier les intervalles de façon simple et claire, puisqu’il n’y a aucune altération à la clé, donc aucune touche noire lorsque l’on regarde un clavier.

   Voici donc ces 7 intervalles représentés sur une portée en partant, pour chacun d’eux, du Do initial :

Les intervalles de référence en partant du Do pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   On appelle ces intervalles des intervalles simples.

  Mais bien entendu, il existe des intervalles bien plus grands que l’octave que l’on appellera les intervalles redoublés. Étant donné que, par exemple, un piano possède 88 touches, il y aura donc 36 touches noires et 52 touches blanches.

  Et on peut avoir un intervalle entre la note la plus grave, le La -1, et la plus aiguë, le Do 7. L’intervalle sera donc de 7 octaves + une tierce, soit (7×7)+3 = 52, donc une 52ème.

   Mais bon, on dira plutôt qu’il s’agira d’une tierce redoublée, puisque l’écart concerne toujours les notes La et Do, soit une Tierce.

   N.B. : Et en pratique, on ne parle des intervalles redoublés que jusqu’à la 15ème, mais jamais plus. Au-delà, ça n’a tout simplement plus de sens parce que cela signifie que l’on change totalement de tessiture, donc de domaine d’instrument. Et bien que certains instruments sont faits pour jouer dans le grave et d’autres dans l’aigu, on ne parle jamais des intervalles qu’ils produisent entre eux comme étant des intervalles au-delà de la 15ème, mais simplement avec des intervalles simples comme la tiercela quinte ou la septième par exemple. Cela permet d’ailleurs d’analyser plus facilement l’harmonie générale de l’œuvre, sinon ce deviendrait ingérable.

   Mais la famille d’accords en elle-même ne suffit pas pour déterminer un intervalle de façon précise. En effet, l’intervalle entre un Sol et un Si ne sera pas le même qu’entre un Sol# et un Si. Jugez par vous-même :

Différence entre une tierce Majeure et une tierce mineure pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Et pourtant, vous serez d’accord avec moi que, dans les 2 cas, on aura affaire aux notes Sol et Si ? Ce sera donc une Tierce dans les 2 cas ! Mais pourtant, pas les mêmes tierces… Hum hum…

  C’est pour cela qu’on va devoir préciser tout ça, et notamment grâce à la qualification des intervalles !

II. LA QUALIFICATION DES INTERVALLES

Voyons donc dès à présent comment qualifier les intervalles en musique :

A. COMMENT QUALIFIER UN INTERVALLE ?

Il existe plusieurs natures d’intervalles. 5 pour être plus précis. Les voici :

Diminué – mineur – Majeur – Juste – Augmenté

   Seulement voilà, tous les intervalles ne peuvent pas être tous mineurs ou Justes, par exemple.

  Certains vont être prédestinés à être Justes par défaut, d’autres Majeurs. Et puis, certains ne pourront pas être diminués, tandis que d’autres ne pourront pas être augmentés.

« Mais alors, comment faire pour s’y retrouver dans ce méli-mélo ? »

   En réalité, je surjoue un peu le côté dramatique de la situation), mais sachez qu’il existe quelques méthodes très efficaces pour s’y retrouver facilement et pouvoir se familiariser rapidement avec les intervalles.

   Tout d’abord, si vous reprenez l’ensemble des intervalles qui existent, vous remarquerez qu’ils commencent tous… par une lettre…

« Naaan ?? T’es pas sérieux là ?! »

   Mais si j’vous assure !

   Non mais attendez, j’ai pas fini ma phrase.

   Je voulais dire qu’ils commencent soit par un S-, un T-, un Q- ou un O-. Regardez donc par vous-même :

Tableau des noms des intervalles avec leurs lettres initiales différenciées pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Vous l’aurez donc compris, on va regrouper ensemble ceux qui commencent par un Q- et par O-, soit des lettres « rondes ».

   Et de l’autre côté, on va mettre ensemble les tailles fines, c’est-à-dire ceux qui commencent par un S- et par un T-.

   En fait, il faut savoir que, par défaut, un intervalle sera soit Majeur, soit Juste.

   Eh bien, les intervalles qui auront comme première lettre une lettre fine seront, par défaut, Majeurs.

   Vous l’aurez deviné, ceux qui commenceront par une lettre ronde seront Justes par défaut.

   Ainsi, les intervalles qui seront Majeurs par défaut seront la Seconde, la Tierce, la Sixte et la Septième et ceux qui seront Justes seront la Quarte, la Quinte et l’Octave.

   Et cela veut dire une chose : ceux qui seront Majeurs ne seront JAMAIS Justes et, à l’inverse, ceux qui seront Justes ne seront JAMAIS Majeurs, tout simplement. Et je vous explique pourquoi juste après si cela vous intéresse.

   Maintenant, vous avez sûrement déjà entendu parler de la différence entre Majeur et mineur.

   Non ?

   Eh bien, en musique, quand on dit qu’un accord est Majeur, on ressent que cet accord est plutôt joyeux. À l’inverse, le ressenti d’un accord mineur sera plutôt… mélancoliquenostalgique… triste, oui.

   Eh bien, pour les intervalles, c’est le même combat.

   Les intervalles paraîtront plus « tristes », plus « penauds », plus renfermés sur eux-mêmes… car ils seront plus petits, avec un nombre de demi-tons inférieur aux intervalles Majeurs !

   En tout cas, Majeur et mineur vont de pair en musique, quel que soit le contexte.

  Et de l’autre côté, nous avons nos combattants des âges, qui ne ressentent aucune douleur, aucune crainte, et qui sont toujours là à défendre leur forteresse quelles que soient les intempéries et les états d’âme.

  Ahah. Si vous connaissez déjà un peu ces notions de qualifications d’intervalles, vous comprendrez que ce que je raconte est cohérent… d’une certaine façon… Eh oui, je ne raconte pas tout le temps des conneries !

   En attendant, ce qui est vrai dans ce que je dis, c’est qu’un intervalle Juste ne sera JAMAIS Majeur… ni mineur. Forcément, Majeur et mineur vont de pair, comme je vous ai dit !

   Ce qui veut dire qu’il restera dans son moule de « Juste » et qu’il ne fera jamais ressentir les émotions comme peuvent le faire les intervalles et les accords Majeurs et mineurs.

   Mais il a un tout autre rôle… Et je vous explique ça dans quelques lignes (oui, j’y viens, j’y viens !)

   Donc, dans un premier temps, on peut déjà dresser le tableau suivant :

Tableau rempli à moitié des possibilités d'intervalles pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Vous voyez, comprendre les intervalles en musique, ce n’est pas si compliqué ! Ça y est, vous commencez à voir la lumière ? *HALLELUJAAAAH*

   Vous conviendrez que c’est plutôt simple, n’est-ce pas ?

   Seulement voilà, ce n’est pas fini… loin de là…

  Mais je sens que vous trépignez d’impatience de savoir POURQUOI les intervalles Justes et mineurs/Majeurs sont séparés de cette façon. Alors, pour soulager votre douleur, je vous explique tout, comme promis.

    Il était une f…

« Non mais ça va, t’es pas le Père Castor non plus… »

   Oui ben d’abord j’fais c’que j’veux.

  Il était un temps reculé, ancestral, au Moyen-Âge, où les notes de musique n’existaient pas encore. Eh oui !

   Avant ça, on appelait ça des neumes, et ça ressemblait à ça :

Exemples de neumes pour l'article "Les Notes De Musique Sur La Portée"

   Mais bon, ça, je vous en parle dans mon article sur « Apprendre À Lire Une Partition » que vous pouvez retrouver en cliquant ici :

   En tout cas, à cette époque-là, il faut savoir que certains intervalles étaient interdits puisque trop « expressifs » et trop évocateurs de « tensions ».

   Pourtant, ces intervalles n’étaient pas bien méchants : il s’agissait de la Seconde, de la Tierce, de la Sixte et de la Septième… Tiens tiens, comme par hasard, tous les intervalles qui peuvent être soit Majeurs soit mineurs !

   Bon, il y avait aussi le Triton qui pouvait conduire direct au bûcher, mais en même temps, fallait pas déconner non plus. (Je vous explique plus tard ce que c’est que cette bête-là. )

   En fait, si l’on joue simultanément les 2 notes qui, à chaque fois, constituent l’intervalle, on se rend compte que ça peut « frotter » un peu. Alors, qu’est-ce que je veux dire par là ?

   Eh bien, si vous jouez un Do et un Mi (par exemple), formant ainsi une Tierce, le son ne sera pas aussi « pur » que si vous jouez un Do et un Sol qui, eux, forment une Quinte.

   Alors, sur un piano, ceux qui ont une oreille exercée l’écoutent bien, mais sinon, vous n’aurez pas vraiment l’impression que c’est « désagréable ».

   Mais si vous souhaitez écouter une exagération de ce phénomène de « frottement », je vous invite à jouer les notes Mi et Fa ou Si et Do, ce qui vous fera jouer à chaque fois un demi-ton. Et il n’y a pas pire frottement que celui de 2 notes séparées d’un demi-ton.

   Par contre, une simple Tierce peut vite s’avérer désagréable si vous la jouez avec une guitare électrique ayant de la distorsion ! Cette dernière rajoute des harmoniques aux notes, ce qui multiplie les chances de croiser des fréquences très proches, et donc de faire « frotter » les notes. Bon, pas de panique, c’est juste un complément physique, mais vous n’avez pas forcément besoin de comprendre ça pour votre application musicale.

   En tout cas, à cette époque, un des genres musicaux très prisé était le chant grégorien. Et croyez-le ou non, en regardant les partitions, on se rend compte qu’il n’y a QUE des Quartesdes Quintes et des Octaves. Autrement dit : des intervalles JUSTES.

   Et mathématiquement, l’intervalle de Quinte est une véritable référence en musique pour un tas de choses : c’est lui qui permet de définir le Cycle des Quintes (d’où son nom), et ainsi la Tonalité en musique et l’Armure. Et d’ailleurs, de grands mystères mathématiques tournent encore et toujours autour des intervalles musicaux, et la Quinte est au centre de ça.

   Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à voir la vidéo de Science Étonnante qui explique parfaitement la relation entre musique et mathématiques (pour les plus cartésiens d’entre vous. Elle vaut vraiment le coup, même si je vous conseille de faire attention à votre cerveau et de vous accrocher.)

   Bon mais alors, vous vous demandez peut-être pourquoi est-ce que la Quarte et l’Octave sont mêlées à ces histoires de Quinte ? Eh bien, l’Octave… C’est simplement la même note plus grave ou plus aiguë. Donc ça sonnera forcément « Juste ». C’est pour ça qu’il n’y a pas d’autres alternatives à cet intervalle.

   Mais pour la Quarte… Eh bien… Je vous explique ça dans la prochaine sous-partie, tout comme le fait que SecondeTierceSixte et Septième sont mis dans le même paquet.

   Voilà, « petit » aparté pour vous expliquer pourquoi certains intervalles sont Justes et d’autres Majeurs ou mineurs.

   Bon mais c’est bien beau, mais je ne vous ai pas expliqué ce qui différenciait un intervalle Majeur d’un même intervalle mineur !

   En réalité, c’est la partie la plus simple et la plus rapide. Je pouvais donc me permettre de vous raconter un peu quelques anecdotes préliminaires.

   D’abord, souvenez-vous que tous les intervalles sont PAR DÉFAUT soit Majeurs soit Justes.

   Donc, la Tierce Do – Mi, qui est la Tierce par défaut de la gamme de Do Majeur, sera une Tierce Majeure !

   Et c’est précisément de cette façon que l’on va pouvoir calculer le nombre de demi-tons que l’on a dans n’importe quelle Tierce Majeure !

Étapes de demi-tons pour passer du Do au Mi pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Et il en sera de même pour tous les autres intervalles qui peuvent être Majeurs ou mineurs :

• Une Seconde Majeure vaudra 2 demi-tons, puisque c’est le cas pour notre Seconde de référence Do – . Une Seconde mineure ne vaudra, quant à elle, qu’un demi-ton.

• Une Sixte Majeure, comme l’est l’intervalle Do – La, vaudra 9 demi-tons. En conséquence, une Sixte mineure n’en vaudra que 8.

• Enfin, la Septième Majeure vaudra 11 demi-tons, comme entre Do et Si, alors que la Septième mineure ne vaudra que 10 demi-tons.

   Vous voyez, plutôt simple non ?

   De l’autre côté, on aura donc :

• La Quarte Juste (comme Do – Fa), qui vaudra 5 demi-tons ;

• La Quinte Juste (comme Do – Sol), qui en vaudra 7;

• L’Octave Juste (comme Do – Do), qui en vaudra 12, comme le nombre de demi-tons qu’il faut au total pour construire une gamme chromatique complète. Logique.

   Mais corsons un peu les choses.

   Si vous regardez bien le tableau que je vous ai montré juste avant de vous parler des neumes, vous remarquerez qu’il y a des cases qui demeurent blanches. Le resteront-elles pour toujours ? Le cœur de Brenda penchera-t-il pour John ou pour Liam ?… Ouais ouais, vous avez raison, y’a du mal de fait là…

   Eh bien NON, elles ne resteront pas blanches !

   Mais il fallait bien que je vous parle de la différence entre mineur/Majeur/Juste auparavant.

   En fait, quel que soit le style de l’intervalle que l’on aura au départ (Majeur ou Juste), 2 autres catégories de qualifications peuvent venir se rajouter : il s’agit des intervalles Diminués et Augmentés !

   Et de la même façon qu’il faut enlever un demi-ton à un intervalle Majeur pour trouver son petit frère mineur, il faudra enlever encore un demi-ton pour trouver le cousin diminué ! Après, pour trouver la version augmentée, il faudra simplement repartir de l’intervalle par défaut (Majeure ou Juste) et rajouter un demi-ton. Vous voyez, c’est pas sorcier.

   En récapitulatif, on obtient ça :

Schéma de calcul des intervalles pour l'article "Les Intervalles En Musique"

   Eh oui ! Il faudra D’ABORD enlever un demi-ton à un intervalle Majeur pour trouver sa version mineure. Il faudra donc en enlever 2 pour trouver sa version diminuée ! En revanche, un intervalle Juste, lui, n’ayant pas ce souci de Majeur/mineur, passe directement de diminué à Juste et de Juste à augmenté par ajout d’un simple demi-ton.

   Maintenant, avant de vous donner un tableau récapitulatif de tous les intervalles qui existent en partant du Do, laissez-moi simplement vous rappeler une chose :

   Vous serez d’accord avec moi si je vous dis que, sur un clavier, un Ré# et un Mib se jouent sur la même touche ? Ces notes sont enharmoniques, donc oui, c’est logique (ce sont comme des synonymes musicaux).

   Donc, en toute logique, les intervalles Do – Ré# et Do – Mib devraient être identiques ?

   Eh bien, oui… Mais pas vraiment.

  D’abord, souvenez-vous, le nom de l’intervalle dépend du nom des notes qui composent cet intervalle.

   Or, dans Do – Ré#, nous n’avons que 2 noms de notes entre le Do et le … Le Do et le .

   L’intervalle Do – Ré# sera donc une Seconde ! Une seconde quoi, on ne sait pas encore.. Enfin moi je sais.. mais vous non… mais c’est une Seconde !

  Eh bien, comme la seconde Do –  est une Seconde Majeure (étant donné que c’est la Seconde par défaut dans la gamme de Do Majeur), alors la seconde Do – Ré# sera une Seconde… Augmentée. Vous pigez ?

   Maintenant, Do – Mib contient les notes Do –  – Mib, ce qui signifie que c’est une… Tierce !

   Et comme Do – Mi (notre tierce par défaut dans la gamme de Do Majeur) est une Tierce Majeure, Do – Mib sera une tierce Majeure moins 1 demi-ton, soit une Tierce mineure !

  Alors, vous voyez, pour le même « écart » de demi-tons, on arrive à 2 noms d’intervalles différents !

   Faites donc très attention au nom que vous employez pour calculer vos intervalles.

   Bon, eh bien, maintenant, nous pouvons compléter notre tableau !

Tableau complet des possibilités d'intervalles pour l'article "Les Intervalles En Musique"

« Hein, mais… De quoi « Attention » ? C’est quoi encore ces panneaux ?! »

   En effet, tous les intervalles peuvent être théoriquement diminués ou augmentés, mais comme je viens si bien de vous le dire, certains ne sont THÉORIQUEMENT pas utilisés dans la pratique.

• Une Seconde Diminuée est une Seconde Majeure à laquelle on a enlevé 2 demi-tons, ce qui fait 2-2 = 0… Ah oui, donc inutile quoi ! Par exemple : Do – Rébb (appelé Ré double-bémol) vaudra la même chose que le Do en lui-même, soit l’enharmonie directe ! Inutile, donc.

• Une Septième Augmentée est théoriquement juste, puisque c’est une Septième Majeure (11 demi-tons) à laquelle on a rajouté un demi-ton, donc 12 demi-tons. Ah oui mais, 12 demi-tons, c’est le nombre de demi-tons qu’il faut pour construire une gamme chromatique complète, et donc le nombre de demi-tons qu’il y a dans une Octave Juste Do grave – Do aigu par exemple. On pourrait donc dire que c’est envisageable… Mais non, totalement inutilisée dans la pratique !

• Enfin, l’Octave a de multiples rôles en musique : construire des accords, des basses ou des mélodies renforcées, pour nommer une même note étalée du plus grave au plus aigu sur plusieurs tessitures d’instruments, etc. Parler d’Octave diminuée ou augmentée n’aurait donc aucun sens. Alors, même si, encore une fois, c’est théoriquement possible, on ne l’utilise JAMAIS dans la pratique.

   Voici maintenant un dernier tableau récapitulatif qui vous montre exactement le nombre de demi-tons qu’il y a dans chacun des intervalles, leurs particularités (diatonique/chromatique) et à quoi ils ressemblent lorsqu’on les fait partir du Do, pour obtenir la référence ultime pour calculer TOUS vos prochains intervalles.

   Malheureusement, le fichier étant trop lourd pour être chargé en tant qu’image sur cette page (déjà assez lourde), je vous propose de le télécharger via ce bouton :

   Maintenant, vous le voyez, passé le cap de la Quinte, ça devient vite compliqué de calculer les demi-tons dans les grands intervalles.

  C’est pourquoi j’ai prévu de vous expliquer une technique qui vous permettra de calculer beaucoup plus facilement l’ensemble des intervalles.

   C’est d’ailleurs tout ce que l’on recherche.

   Nous ne sommes pas des robots calculateurs, et surtout si l’on souhaite faire de la musique pour le plaisir !

  Autant aller directement à l’essentiel et comprendre rapidement les choses en s’essayant à devenir des « fainéants de la musique ».

   Et puis, la théorie est peut-être bien jolie, mais la pratique, c’est mieux.

   Voilà pourquoi je vous propose également de découvrir en exemples la valeur de chacun de ces intervalles dans « la vraie vie », au sein de musiques que vous connaissez tous par cœur.

B. TECHNIQUE HACKÉE POUR RECONNAÎTRE LES INTERVALLES

• Pour prendre un exemple simple, on va choisir les notes Do et La.

   Ces 2 notes constituent une Sixte Majeure, puisque c’est notre intervalle de Sixte par défaut en partant du Do.

   De plus, à partir de notre tableau, on se rend compte qu’une Sixte Majeure est constituée de 9 demi-tons.

   Donc maintenant, si on cherche à calculer une Sixte Majeure en montant en partant, par exemple, d’un Sol, il faut déjà se SOUVENIR qu’une Sixte Majeure est constituée de 9 demi-tons, et puis il faut pouvoir les compter en partant du Sol !

   Doublement laborieux quoi…

À place, voici une technique que j’utilisais inconsciemment et qui, depuis que je l’ai apprise à mes élèves, leur a été d’une grande aide. ?

   Pour repartir sur notre exemple du Do et du La, et si je vous demandais de me trouver l’intervalle La – Do (et plus Do – La), qu’est-ce que vous me dites ?

   En effet, La – Do est une Tierce (dans un premier temps), et il y a 3 demi-tons entre les 2.

   Donc, d’après notre tableau miraculeux, une Tierce constituée de 3 demi-tons est une Tierce mineure !

   Il suffira donc de remonter notre La de l’autre côté du Do, et le tour est joué.

   Et d’ailleurs, pour le vérifier, en sachant qu’une gamme chromatique complète est constituée de 12 demi-tons, si l’on fait : 3 + 9, on trouve bien 12.

   Ok, ça c’est fait.

• Maintenant, 2nd exemple : l’intervalle Do – Si.

   Do – Si est l’intervalle de Septième par défaut, car constituée de 7 notes en partant du Do : c’est donc une Septième Majeure, mettant donc en jeu 11 demi-tons, rien que ça !

   Faisons comme tout à l’heure, intervertissons les notes et cherchons l’intervalle Si – Do : c’est une simple Seconde constituée d’un seul demi-ton, soit une Seconde mineure.

   Et là, ça devient beaucoup plus simple de la trouver d’un seul coup !

   Ainsi, 11 + 1, ça fait encore une fois 12 !

• Dernier exemple : l’intervalle Do – Sol.

   C’est le plus petit des « grands » intervalles. Mais il est quand même constitué de 7 demi-tons en sa qualité de Quinte Juste !

   Encore une fois, si on le « retourne », on obtient Sol – Do qui est, cette fois, une Quarte Juste constituée de 5 demi-tons. Et si on vérifie : 7 + 5 = 12, tout est bon.

   Vous voyez donc que :

• La Seconde est l’opposée de la Septième ;

• La Tierce est l’opposée de la Sixte ;

• La Quarte est l’opposée de la Quinte.

« Mais comment s’en souvenir ? »

Eh bien, le total additionné doit faire 9 :

– 2 (Seconde) + 7 (Septième) = 9

– 3 (Tierce) + 6 (Sixte) = 9

– 4 (Quarte) + 5 (Quinte) = 9

   Simple, non ?

   Maintenant, à partir d’une Sixte Majeure, doit-on choisir une Tierce Majeure… ou mineure ?

   Eh bien, dites-vous que tout est opposé. Ainsi :

– Tous les intervalles Majeurs ont pour opposition des intervalles mineurs ;

– Tous les intervalles mineurs ont pour opposition des intervalles Majeurs ;

– Tous les intervalles Justes ont pour opposition des intervalles Justes.

   Oui, ce qui est Juste va avec le Juste. Les robots restent entre eux, on n’a pas besoin d’eux pour ressentir des émotions, rappelez-vous.

Donc, en appliquant cette règle :

  • Une Sixte Majeure aura pour opposition… une Tierce mineure ! La Sixte s’oppose à la Tierce, et le Majeur au mineur !

   Et comme nous l’avons vu plus haut, 9 demi-tons (Sixte Majeure) + 3 demi-tons (Tierce mineure), ça fait bien 12 demi-tons. Ça fonctionne très bien !

• Deuxième exemple :

Une Septième mineure s’opposera à une Seconde MajeureSeptième – Seconde mineure – Majeure.

• Dernier exemple :

   Une Quinte Juste s’opposera… À une Quarte Juste.. Bon, ça, on le savait déjà… Mais c’est parfait en tout cas.

   Enfin, pour les intervalles Diminués et Augmentés, d’autres règles pourraient s’appliquer, comme pour la Quarte Augmentée qui est l’opposée de la Quinte Diminuée, mais ça deviendrait assez compliqué. L’article étant déjà assez long, inutile d’en rajouter de trop.

   Néanmoins, si vous souhaitez calculer, par exemple, une Septième Diminuée, je vous conseille ceci :

• Calculez l’intervalle de même nom qui s’en rapproche le plus, soit dans ce cas la Septième mineure ;

• Cherchez son opposé : la Seconde Majeure ;

• Maintenant, vous savez qu’une Septième Diminuée est plus PETITE qu’une Septième mineure. Par opposition, au lieu de rendre plus petite la Seconde Majeure, on va augmenter cette dernière: on obtient donc une Seconde Augmentée !

• Et si on vérifie (toujours très important) en s’aidant ou non de notre tableau magique : une Septième Diminuée est constituée de 9 demi-tons et la Seconde Augmentée de 3 demi-tons. 9 + 3 = 12. Tout est bon.

   Cette technique est absolument formidable pour retrouver très rapidement n’importe quel intervalle. Alors faites-en bon usage !

   Bien entendu, cela vous demandera du tempsde la patience et de l’entraînement régulier si vous souhaitez être à l’aise en gymnastique musicale.

   Mais maintenant, voyons de façon plus ludique les exemples de musiques dans lesquelles apparaissent tous ces intervalles. Parce que la musique, c’est avant tout la pratique et l’écoute du son. Alors, écoutons !

III. LES INTERVALLES EN MUSIQUE !

A. L’INTERVALLE DE SECONDE

1. LA SECONDE MINEURE

La Lettre à Élise – Beethoven

Symphonie n°40 en G mineur – Mozart

Les Dents de la Mer – John Williams

2. LA SECONDE MAJEURE

Anthem Part 2 – Blink 182 (au début du chant)

Joyeux Anniversaire

Feel – Robbie Williams (début du chant)

B. L’INTERVALLE DE TIERCE

1. LA TIERCE MINEURE

Il pleut, il pleut, bergère

L’air du vent – Pocahontas (début du chant)

Supermassive Black Hole – Muse (guitare dans l’intro)

2. LA TIERCE MAJEURE

This Love – Maroon 5 (chant du refrain)

Le Printemps – A. Vivaldi

Oh When The Saints

C. L’INTERVALLE DE QUARTE JUSTE

Dirty Old Town – The Pogues

La Marseillaise

Roar – Katy Perry

(entre le « Hear » et le « Me » avant le « Roar » sur la dernière phrase du refrain)

D. L’INTERVALLE DE QUARTE AUGMENTÉE / QUINTE DIMINUÉE

Maria – West Side Story

Thème des Simpsons (Voix au début dans les nuages)

Black Sabbath – Black Sabbath

E. L’INTERVALLE DE QUINTE JUSTE

Ah vous dirai-je maman

In The End – Linkin Park (Piano dans l’intro)

Starlight – Muse (entre le « You » et le « In » dans le refrain)

F. L’INTERVALLE DE SIXTE

1. LA SIXTE MINEURE

You’re Beautiful – James Blunt (Guitare dans l’intro)

Love Story Theme

Never Enough – The Greatest Showman

(Sur le dernier « Enough » à 2’31)

2. LA SIXTE MAJEURE

Malbrough S’en Va En Guerre

La Traviata – Pavarotti

Wild Theme – Mark Knopfler (2 premières notes de guitare)

G. L’INTERVALLE DE SEPTIÈME

1. LA SEPTIÈME MINEURE

The Winner Takes It All – ABBA

I Have Nothing – Whitney Houston

(entre le « Cause » et le « I’ll never change », 3ème phrase à 30’’)

Maman Les P’tits Bateaux

2. LA SEPTIÈME MAJEURE

Take On Me – A-ha (Refrain)

Don’t Know Why – Norah Jones

Popular – Nada Surf (guitare dans l’intro)

H. L’INTERVALLE D’OCTAVE JUSTE

La Campanella – Liszt

Superstition – Stevie Wonder

Purple Haze – Jimi Hendrix Experience

  Si vous avez d’autres exemples de chansons à me proposer, n’hésitez pas à me l’écrire en commentaire !

   Voilà, j’espère que ce long – mais important – article vous aura permis de mieux comprendre et reconnaître les intervalles en musique, quelle que soit leur natureleur qualification, leur « sens d’écoute » et que, grâce à tous ces exemples concrets, vous les mémoriserez encore davantage et plus facilement.

À bientôt pour un nouveau sujet d’article !


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6 Replies to “Les Intervalles En Musique”

  1. Stéphanie dit :

    Vraiment je te remercie pour cet article ! Il est long mais il a totalement capté mon attention et tu as réussi à remettre à jour mes souvenirs (très lointain) des cours de solfège ! Tes explications sont claires et pleines d’humour, merci !

  2. Hello ! Il est génial ton article
    Un vrai ebook !
    Et super de finir avec les illustrations de chaque intervalle

  3. […]  Découvrez également les autres articles dans la même thématique : « Les Intervalles En Musique », « 10 Erreurs À Éviter En Musique » et « Trouver La Tonalité D’Un […]

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