Appogiature, Appoggiatures, Acciaccatures…

Appogiature, appoggiatures, acciaccatures… Que signifient tous ces termes en musique, que représentent-ils et comment les jouer sur une partition ? Je vous explique tout dans cet article 👉

Par :

Solfège

Bienvenue dans ce nouvel article articulé autour du thème : « L’Appogiature en musique ».

Tout d’abord, si vous vous posiez la question… Appogiature peut s’écrire également « Appoggiature » ! Vous pourrez donc trouver les 2 orthographes possibles au cours de vos recherches sur le sujet.

Mais puisque vous êtes ici, je vais vous expliquer tout ce que vous devez savoir à propos de ce petit ornement musical qu’est l’appogiature. Car oui, bien qu’il prenne une forme de notes, il s’agit d’un ornement à part entière. 😉

I. QU’EST-CE QU’UNE APPOGIATURE ?

Comme je viens de le dire, c’est un « ornement ». Et ça, c’est quoi exactement ?

Eh bien, vous savez, la plupart des petits symboles que l’on peut rencontrer sur une partition ? Tout ça, c’est de l’ornementation musical.

« Et ça sert à quoi, concrètement ? »

À l’interprétation, ma p’tite dame. Mais je vous en dit plus un peu plus bas. 😉

Si vous avez suivi mes articles précédents sur le thème des symboles en musique, je fais énormément mention de ça… Et pourquoi ? Parce qu’encore une fois, la plupart des symboles musicaux indiquent comment interpréter les choses, et ce, de plusieurs façons : nuances, liaisons et phrasés, staccato, reprises, arpèges, abréviations en tous genres avec les mordants, les trilles, les gruppetto… ou les appogiatures. 😉

Et une appogiature, ça peut prendre plusieurs formes, que voici :

Exemple de différentes appogiatures pour l'article "l'appogiature en musique"

Pour accéder aux premiers articles de la série, tout est là :

1. Les Mesures en Musique

2. Les Clés en Musique

3. Les Altérations

4. La Liaison en Musique

5. Le Staccato et ses dérivés

6. Les Nuances en Musique

D’ailleurs, si vous souhaitez enfin comprendre comment fonctionne la musique de A à Z et ainsi vous débarrasser de la vision du solfège comme étant la « bête noire » qui vous empêche d’avancer, je vous propose de télécharger dès maintenant mes livres : L’Essentiel de la Musique au Piano et à la Guitare (mais applicables à n’importe quel instrument) et L’Oreille « Absolue » Pour Tous.

Et grâce à ces livres, vous maîtriserez une bonne fois pour toutes toutes les bases théoriques, vous comprendrez par quels principes il est possible de développer son oreille et vous pourrez, vous aussi par la suite, retrouver n’importe quelle mélodie, n’importe quel accord à l’oreille.

Alors, si l’un de vos objectifs est de pouvoir rejouer toutes les chansons que vous écoutez à l’oreille sans utiliser de partition, renseignez simplement les 2 champs requis et je vous envoie ces 2 livres dans la minute… et gratuitement, s’il vous plaît ! 😉

Maintenant, pour revenir sur l’ornement, appelé aussi note d’agrément ou fioriture, c’est une note ou un ensemble de notes dites « secondaires » qui permettent d’embellir une phrase musicale. D’ailleurs, il n’est pas rare de rencontrer un ornement écrit sous formes de vraies notes plutôt que sous sa forme abrégée d’ornement. Dans ces cas-là, les notes seront plus petites que les notes ordinaires, comme pour un gruppetto par exemple :

Exemple d'un gruppetto pour l'article "l'appogiature en musique"

Enfin, il existe ce que l’on appelle des ornements harmoniques. Grosso modo, au lieu d’embellir une ligne mélodique, on va embellir l’enchaînement des accords servant à l’accompagnement en choisissant d’appuyer certaines notes grâce à ces ornements, ornements qui sont généralement… des appogiatures, eh oui !

Bon, mais si ça vous intéresse, j’y reviendrai rapidement en fin d’articles. 

En tout cas, pour revenir à l’appogiature en elle-même, elle existe sous 2 formes : l’appogiature brève et l’appogiature longue. Facile à retenir, au moins. Alors, pour commencer, regardons de plus près l’appogiature brève :

II. L’APPOGIATURE BRÈVE

Tout d’abord, le VRAI nom de l’appogiature brève, c’est l’acciaccature. Ça, c’est dit.

Maintenant, comment elle fonctionne, cette acciaccature ? Eh bien, c’est très simple.

Elle est représentée sous la forme d’une petite note barrée souvent une croche – qui se situe juste avant la note concernée. Elle doit s’exécuter très rapidement, comme une petite « note d’accroche » très expéditive.

Les Saints Récits racontent qu’elle vaudrait le quart de la valeur de la note qu’elle précède… Mais bon, on n’est pas des ordinateurs non plus, alors, une exécution qualifiée de « rapide » sera suffisante. 😉

Et puis, les règles de l’interprétation sont assez souples et, même lorsqu’elles sont indiquées clairement, chaque interprète n’hésite pas à les exploiter à sa manière.

Pour plus de concret, voici à quoi ça ressemble, une acciaccature, comment ça sonne, et comment on pourrait l’écrire sous formes de notes « réelles » :

Exemples d'acciaccatures sous 2 formes pour l'article "l'appogiature en musique"

De plus, voici quelques extraits de morceaux qui en utilisent :

Maintenant, passons à la petite sœur de l’acciaccature : l’appogiature longue !

III. L’APPOGIATURE LONGUE

Une appogiature longue est un tout petit peu plus compliquée à concevoir. Contrairement à l’acciaccature, la petite note associée à la note n’est plus barrée, et c’est de cette façon qu’on va les différencier.

De plus, tandis que l’on rencontrait principalement des croches chez les acciaccatures, on va pouvoir rencontrer des croches, des double-croches, des triple-croches, des noires mais aussi des blanches dans les appogiatures longues !

Et justement, là où ça se « complexifie » un peu, c’est que la valeur de l’appogiature sera à déduire de la note à laquelle elle est associée… Hum hum.

Par exemple, si vous avez ceci :

Exemple d'une appogiature longue croche sur une noire pour l'article "l'appogiature en musique"

Alors le Fa ne vaudra plus un temps mais seulement ½ temps, puisqu’on lui aura soustrait la valeur de son appogiature sur le Sol qui est une croche. On pourra donc l’écrire de cette façon :

2 croches pour représenter une appogiature longue croche sur noire pour l'article "l'appogiature en musique"

Et ce principe sera le même pour toutes les appogiatures longues.

De plus, celles-ci peuvent être simples ou multiples (doubles, triples, quadruples, etc.).

Qu’est-ce que je veux dire par là ?

Qu’il peut y avoir plusieurs notes qui composent l’appogiature et qui, additionnées les unes aux autres, représenteront encore une fois la valeur à soustraire à leur note principale associée. Une fois encore, un petit exemple pour y voir plus clair :

Exemple d'une appogiature brève double pour l'article "l'appogiature en musique"

Ici, une appogiature double avec 2 double-croches sur le Do et le Ré associée à un Mi donné à la valeur d’une blanche. 2 double-croches valant ainsi 2 quarts de temps, soit ½ temps, on va donc « grignoter » ½ temps sur la blanche, et il ne restera plus qu’un temps et demi. On pourrait donc l’écrire comme ceci :

Exemple d'une appogiature brève double écrite en notes réelles pour l'article "l'appogiature en musique"

Un dernier petit exemple pour la route :

Exemple d'une appogiature longue noire sur blanche pour l'article "l'appogiature en musique"

Par exemple, on rencontre une appogiature longue en double-croche dans la Sonate en Do Majeur, Hob. XVI. 48 de Haydn à plusieurs reprises. En voici quelques-unes au début de la partition.

Pour visualiser la partition, vous pouvez cliquer ici, je vous ai indiqué précisément les endroits où étaient situées ces appogiatures. 😉

Maintenant, pour les plus audacieux d’entre vous, voici venu comme promis… Les appogiatures harmoniques. 😉

IV. L’APPOGIATURE HARMONIQUE

Comme je l’expliquai en introduction, une appogiature harmonique a un rôle particulier.

Tout comme elle permet d’enjoliver une mélodie avec les appogiatures longues et brèves, elle sert à embellir son harmonie, soit les accords qui donnent la « couleur du tableau », en d’autres termes.

Cette fois-ci, on ne s’intéresse donc plus au côté rythmique de la chose, mais bien au côté harmonique, vous l’aurez compris.

Concrètement, il s’agit d’une note placée juste avant l’une des notes de l’accord. Cette note va modifier intrinsèquement la nature de celui-ci, provoquant ainsi un ressenti harmonique différent le temps que l’appogiature se résolve.

En harmonie tonale, on parle de « retard ».

Par exemple, prenez 2 accords : un accord de La mineur et un accord de Do Majeur qui seraient écartelés sur 3 portées différentes (pour que l’on puisse analyser les mouvements de chacune des notes) :

Exemple de 2 accords enchaînés pour l'article "l'appogiature en musique"

Créer un retard sur l’accord de Do par le biais d’une appogiature harmonique reviendrait donc à conserver l’une des 3 notes de l’accord de La mineur sur une partie du temps où l’accord de Do Majeur devra être joué, comme ceci :

Exemple de 2 accords enchaînés avec retard pour l'article "l'appogiature en musique"

On aura ici créé un retard en transformant le La vers le Sol de façon tardive. Et en terme de sonorité, si vous maîtrisez un peu la nature des accords, on n’aura plus simplement 2 accords de La mineur et Do Majeur joués l’un après l’autre à l’État Fondamental, mais :

  • La mineur à l’État Fondamental
  • La mineur au 1er Renversement ou un Do6 sans Quinte ;
  • Do Majeur.

Je suis conscient que tout ceci est clairement plus compliqué, surtout si vous n’avez aucune notion de l’harmonie, des intervalles, des degrés, des tonalités, des accords ou encore des cadences.

C’est pour ça qu’encore une fois, si vous souhaitez vous mettre à niveau dès maintenant, je ne peux que vous recommander de télécharger mon livre sur l’Essentiel des Bases de la Musique juste ici :

Voilà. Eh bien, ce retard, c’est de l’ornementation harmonique. Une appogiature harmonique, comme on aime l’appeler. (Ça fait classe de mélanger les mots compliqués quand on sait ce qu’ils veulent dire… Alors, pourquoi s’en priver ? 😉)

A contrario, on utilise également l’anticipation. Celle-ci fonctionne de la même façon que le retard mais, au lieu de faire apparaître le note de l’accord n°2 plus tardivement, elle va arriver… eh oui, en avance. Quelle perspicacité. 😉 #vousetesvraimenttresperspicace

Exemple de 2 accords enchaînés avec anticipation pour l'article "l'appogiature en musique"

Voilà, j’espère que cet article vous aura permis d’en savoir un peu plus sur le fonctionnement de l’appogiature en musique, suivant qu’elle soit brève (je le rappelle, qui s’appelle acciaccature), longue ou harmonique.

Maintenant, pour passer à l’article suivant dans la série sur les symboles en musique autour du thème : Les Signes De Reprise, c’est par ici :

Vous pouvez également télécharger cet article en PDF pour le consulter où vous voulez et quand vous le souhaitez ! 🙂 Pour cela, cliquez simplement sur ce lien :

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   Découvrez également les autres articles dans la même thématique : « Apprendre À Lire Une Partition », « La Signature Rythmique » et « Trouver La Tonalité d’un Morceau ». 🙂

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