Bienvenue dans ce nouvel article autour du thème « Les Nuances En Musique » et bonne lecture !
Ce sujet sur les nuances en musique est le 6ème sujet de la série d’articles sur les symboles d’une partition et suit parfaitement bien les articles précédents sur la liaison et le staccato. Pourquoi, me direz-vous ?
Eh bien, tandis que la liaison peut posséder 2 facettes que sont, d’une part, son côté « technique » avec la liaison de prolongation et, d’un autre côté, son aspect « expressif » avec la liaison d’expression, le staccato et ses dérivés (le staccatissimo et le tenuto) n’ont un impact que sur le côté « expressif » du morceau, soit sur son interprétation.
Voilà pourquoi, en vous faisant un sujet sur les nuances en musique, j’étais sûr de rentrer encore davantage dans un domaine lié à l’interprétation du morceau qui, en soit, est le plus souvent indiqué JUSTEMENT grâce à tous ces symboles dont je vous parle depuis le début. 😉
Bref, j’arrête le blabla. Si vous avez raté ces articles, vous pouvez tous les reprendre depuis celui que vous souhaitez :
D’ailleurs, si vous souhaitez enfin comprendre comment fonctionne la musique de A à Z et ainsi vous débarrasser de la vision du solfège comme étant la « bête noire » qui vous empêche d’avancer, je vous propose de télécharger dès maintenant mes livres : L’Essentiel de la Musique au Piano et à la Guitare (mais applicables à n’importe quel instrument) et L’Oreille « Absolue » Pour Tous.
Et grâce à ces livres, vous maîtriserez une bonne fois pour toutes toutes les bases théoriques, vous comprendrez par quels principes il est possible de développer son oreille et vous pourrez, vous aussi par la suite, retrouver n’importe quelle mélodie, n’importe quel accord à l’oreille.
Alors, si l’un de vos objectifs est de pouvoir rejouer toutes les chansons que vous écoutez à l’oreille sans utiliser de partition, renseignez simplement les 2 champs requis et je vous envoie ces 2 livres dans la minute… et gratuitement, s’il vous plaît ! 😉
Allez, on rentre dans le vif du sujet, c’est parti !
I. HISTOIRE DES NUANCES & DYNAMIQUE DES INSTRUMENTS
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une nuance ?
A. DÉFINITION D’UNE NUANCE
Il s’agit d’un petit symbole noté sur une partition qui indique un changement d’intensité des notes désiré par le compositeur. Elle peut ne concerner qu’une seule note, une phrase complète ou bien un mouvement entier d’une œuvre !
Elles permettent donc aux musiciens d’interpréter un morceau avec plus de cœur et moins de « froideur robotique » qu’un morceau écouté dans Guitar Pro, même avec les RSE (ça c’est fait).
De plus, elles indiquent un « dynamisme relatif » de ce que devra supposer l’interprète pour doser chacune des notes les unes en fonction des autres. Par exemple, une nuance fortissimo (nuance indiquant une forte intensité sonore) joué sur une guitare ressortira beaucoup moins qu’une note jouée en pianissimo sur une flûte traversière. Tout dépend de l’instrument utilisé, de sa tessiture (la hauteur des sons ayant un impact sur le niveau sonore) et de sa dynamique (la différence discernable entre le niveau le plus faible et le niveau le plus fort qu’un instrumentiste pourra en sortir).
Voilà pourquoi les compositeurs devaient bien réfléchir aux instruments qu’ils allaient utiliser tout au long de la création de leurs symphonies, opéras et autres compositions savantes, et surtout aux nuances qu’ils allaient devoir indiquer à chacun des instruments afin que le rendu global soit des plus réussi. Héhé, pas facile, le travail de compositeur, n’est-ce pas ? 😉
Bon mais, comment ça fonctionne, ces nuances ?
Déjà, peu importe qu’elles soient fixes ou progressives (je vous explique la différence un peu plus bas), vous les trouverez écrites sous la portée, à hauteur des notes auxquelles elles doivent être associées (et valables jusqu’à nouvel ordre) et sous forme de symboles allant de simples lettres à de véritables hiéroglyphes, comme ceci :
Mais au fait, ces nuances, elles existent depuis quand exactement ?
Ah, c’est bien que vous posiez la question !
B. LES NUANCES EN MUSIQUE : LES ORIGINES
En fait, tout commence à l’époque baroque où les nuances… n’existaient presque pas ! En effet, il faudra attendre la fin du XVIIème siècle et même jusque dans le début du XVIIIème siècle pour voir apparaître les nuances en musique pour la première fois avec des compositeurs peu connus comme… Bach, par exemple. Non, ça ne vous dit rien ? Normal, peu connu, comme je vous le disais.
En revanche, c’est à partir de l’époque Classique instituée par Mozart et Haydn que la notion de nuance clairement indiquée sur une partition se démocratise.
Elle prend ensuite encore plus d’importance lors de la période Romantique avec Beethoven, Chopin ou Liszt qui n’hésitent pas à accentuer la dynamique de leurs œuvres en passant de légers « murmures instrumentaux » à de véritables « explosions sonores » en moins d’une seconde. Plus rapide qu’une Bugatti Chiron, c’est fou.
Ne parlons même pas de des périodes moderne et contemporaine où, là, on peut trouver une nuance sur chacune des notes…
Bref, vous l’aurez compris, les nuances en musique ne datent pas d’hier, et elles ont connu des dizaines de milliers d’œuvres pour lesquelles elles ont fait les plus beaux miracles de la musique. Alors, sans plus tarder, commençons par les plus générales d’entre elles, les nuances fixes !
II. LES NUANCES EN MUSIQUE : LES NUANCES GÉNÉRALES
Comme je l’expliquais juste avant, les nuances en musique sont relatives entre elles. Une trompette joué en pianissimo délivrera toujours un niveau sonore plus élevé qu’un piano jouant en fortissimo. Et puis, comme le dit si bien wikipédia :
« En l’absence d’indication, l’interprétation intègre naturellement des inflexions dynamiques. »
C’est vrai, chaque instrument possède sa propre puissance sonore. Et puis, nous ne sommes pas des robots : nous pouvons commencer un thème en le jouant moins fort que l’on ne va le terminer sans que nous nous en rendions réellement compte. Et après tout, si l’on joue au sein d’un orchestre, que nous restons toujours dans une nuance proche de celle indiquée et que l’on reste à la place qui nous est attribuée par rapport aux autres corps d’instruments, la « nuance globale » pourra quand même être respectée, bien que différente de quelques décibels de ce qui avait été prévu au préalable…
D’ailleurs, une fois encore, une nuance n’indique pas réellement une valeur en décibels puisqu’un même forte sera différent d’un instrument à un autre. De plus, les compositeurs de l’époque n’y connaissaient rien en physique acoustique… Alors ne vous mettez pas la pression acoustique pour savoir exactement à quelle intensité jouer chacune de vos notes, de vos phrases et de vos thèmes. 😉
Quoi qu’il en soit, voici les différentes nuances fixes relatives entre elles qui existent :
- Le suffixe –ssimo est, comme son équivalent français –issime, un superlatif indiquant une nuance plus accentuée ;
- Le préfixe mezzo signifie « moyennement » ou « modérément » et est associée aux nuances forte et piano pour indiquer :
• mezzoforte : une nuance pas trop forte
• mezzopiano : une nuance pas trop piano, pas trop faible en intensité
Bien, maintenant qu’on a vu les nuances que je dénommerai de « fixes », voyons à présent les nuances dites « progressives ».
III. LES NUANCES EN MUSIQUE : LES NUANCES PROGRESSIVES
Oui, même si on peut indiquer des nuances différentes sur chacune des notes que l’on rencontrera, il est possible d’indiquer – et il est préférable d’utiliser – des variations de nuances sur un ensemble de notes.
En effet, au lieu d’indiquer par exemple une suite de nuances fixes qui indiquent de faire décroître le volume sonore, comme ceci…
… On va plutôt utiliser une seule signalétique qui sera plus simple à comprendre, qui surchargera moins la partition et qui sera tout aussi explicite :
Le symbole sur le schéma ci-dessus s’appelle par exemple le decrescendo. À l’inverse, lorsque l’on veut intensifier peu à peu le volume sonore, on va utiliser le crescendo.
De plus, parfois, on peut trouver des nuances fixes de part et d’autre de ces symboles de crescendo et de decrescendo afin d’indiquer les nuances désirées au départ et à l’arrivée, comme ceci :
Enfin, ces symboles peuvent être remplacés par les écritures decresc., cresc. voire être écrits en toutes lettres (comme par exemple sur l’extrait de partition que je vous montre juste après).
Voici donc un tableau de quelques nuances progressives que vous pourrez rencontrer :
Et comme convenu, voici maintenant un extrait d’une partition comportant bon nombre de nuances fixes (en rouge) et progressives (en jaune). Étant donné qu’il s’agit d’une image assez lourde, téléchargez-la simplement et, en prime, vous l’aurez en haute qualité ! 😉 :
Encore une fois, vous pouvez également recevoir un récapitulatif de TOUTES les nuances fixes et progressives regroupées dans mon livre : Les Bases de la Musique au Piano et à la Guitare.
Voilà, j’espère que cet article sur les nuances en musique vous aura permis d’en savoir un peu plus sur les subtilités de l’interprétation d’un point de vue de la dynamique sonore. Dites-moi en commentaire ce qui vous pose le plus de souci lorsque vous vous retrouvez devant une partition avec des nuances et j’essaierai de vous apporter une réponse claire et précise !
Pour continuer à lire la série d’articles sur les symboles en musique, vous pouvez maintenant faire un tour du côté des appoggiatures :
À tout de suite ! 🙂
Vous pouvez également télécharger cet article en PDF pour le consulter où vous voulez et quand vous le souhaitez ! 🙂 Pour cela, cliquez simplement sur ce lien :
👉 Cliquez ici pour recevoir le PDF de l’article !
Découvrez également les autres articles dans la même thématique : « Rythme Et Solfège », « Apprendre Le Piano Sans Solfège ? » et « La Signature Rythmique ». 🙂
Merci pour cet article complet!
J’avais oublié les noms complets de pianississimo 🙂 !
Oui, des noms italiens assez spécifiques. 😉
Merci, c’est très apprenant! Article au top 🙂
Merci !